Pr. Clément Dembélé : « Le Mali n’a pas besoin d’un politicien, mais d’un homme d’Etat »
Vous vous seriez déclaré candidat pour la présidentielle de 2018. Qu’en est-il ?
La question des élections est très sérieuse, il s’agit d’une vision politique pour un pays. Nous avons traversé et traversons toujours une période de crise. La politique aujourd’hui est considérée comme un milieu de mensonge, de démagogie, de tromperie. Je ne veux pas me lancer dans une forme de carriérisme politique. Si je dois le faire, ce sera sur la base de mes convictions, pour un rendez-vous avec le peuple malien. Je suis au Mali depuis une semaine. J’ai sillonné le pays pour rencontrer les Maliens, échanger avec eux, construire ce projet avec eux. Aucun parti politique, aucune instance et aucune personne ne peut gérer seuls le Mali. Les Maliens savent ce qu’ils veulent. Ils n’ont pas besoin de porte-parole ou de ventriloque. Au lieu de courir vers Koulouba ou vers 2018, je préfère aller vers les Maliens sur un plateau de vérité, de sincérité. Ce n’est pas une démarche de candidat, mais celle d’un homme vers son peuple. Si les Maliens se retrouvent dans le projet que je porte, nous irons ensemble vers les échéances 2018.
Vous dites mener des concertations, une candidature n’est donc pas à exclure ?
Le Mali n’a pas besoin d’un politicien. Le Mali a besoin d’un homme d’Etat. Je ne dis pas que je serai cet homme d’État, mais je créerai ce rendez-vous avec les Maliens pour qu’ils décident eux-mêmes. Si les conditions ne sont pas réunies pour que je sois le candidat du peuple, je ne le serai pas, mais si elles le sont, je pourrai l’être.
Les personnes que vous avez déjà rencontrées se sont-elles montrées réceptives à votre message ?
J’ai rencontré plus de 25 000 Maliens en une semaine. A Bamako, vous n’êtes pas connecté à certaines réalités. J’ai appris beaucoup de choses. Les problèmes du Mali relèvent de l’autorité de l’État, de l’absence de développement local et beaucoup de Maliens se sentent abandonnés. En dehors de Bamako, il n’y a pas de matériel adéquat dans les centres de santé, les écoles sont fermées, le chômage dépasse les 80% dans les zones rurales, les gens sont dans la misère. Ce n’est pas à Bamako qu’on construira le Mali.
Source: journaldumali