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FESPACO : « JAMU DUMAN », UN ESPOIR DE TROPHÉE POUR LE MALI

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) se poursuit dans la capitale burkinabé. Deux œuvres cinématographiques de notre pays en compétition ont déjà été visionnés, depuis le week-end dernier, par les férus de cinéma africain.

Il s’agit de « Jamu duman » : (quel beau nom as-tu ?), un documentaire de Salif Traoré, et « Oumou, un destin arraché ». Ce dernier film est un court-métrage de fiction du jeune cinéaste Gaoussou Tangara.

Ces deux productions maliennes ont séduit les cinéphiles de la capitale burkinabé. Ceux-ci ont effectué massivement le déplacement, lundi, dans la salle de cinéma : Neerwaya pour revoir le documentaire « Jamu duman ». Parce que les commentaires et autres annonces publicitaires sur le Fespaco ont mobilisé, non seulement, nos compatriotes vivant au Burkina mais aussi beaucoup d’autres festivaliers, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest qui se sont sentis concernés par cette œuvre cinématographique. Eh bien ils n’avaient pas tort car Salif Traoré a proposé une œuvre très riche et très documentée sur l’origine des noms de famille au Mali et dans de nombreux autres pays de la sous-région. Ces noms ont beaucoup de points communs en réalité. Le cinéaste le démontre bien dans son film.

Rappelons que Salif Traoré est déjà l’auteur d’une belle filmographie dont un long-métrage intitulé : « Faro, la reine des eaux » (2007). Depuis quelques années, il dispense des cours de cinéma au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté et préside aux destinées de l’Union des cinéastes du Mali (UNCM). Salif Traoré explique avoir travaillé sur ce film avec les moyens de l’établissement de formation, le Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté.

En effet, le film a été entièrement fait au sein du Conservatoire, notamment les prises de vue, de son, le montage, l’étalonnage et les scripts. L’établissement est parti du postulat que les étudiants et les jeunes ne connaissent pas bien les patronymes dans notre pays. Le patronyme est le symbole d’un acte méritoire. Accompagné de louange, il est saupoudré de flatterie sur les hauts faits de l’ancêtre qui est à son origine.

Le patronyme se conjugue avec l’alliance à plaisanterie, « le sinankouya », pour donner naissance à une pratique connue des populations ouest-africaines et qui aide à maintenir et renforcer les relations sociales. Le patronyme témoigne de la volonté de création d’une identité collective et de peuplement pluriel au travers de cultures diverses. Il peut être facteur d’intégration nationale et sous-régionale.

Le film « Oumou, un destin arraché » est en compétition dans la catégorie : « court métrage des écoles de cinéma ». Son auteur est un jeune réalisateur qui a déjà proposé « Souroukouba ni Zozaniba », un film d’animation qui est aussi un pur produit du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté. D’ailleurs, il a été inscrit par cette école. Le film « Oumou, un destin arraché » met en scène une jeune adolescente très bonne élève qui obtient de bonnes notes à l’école. Malheureusement, elle ne peut pas poursuivre ses études parce que son père tient à la marier au fils du chef de village.

Elle décède à la suite d’un accouchement car elle n’était prête ni physiquement ni psychologiquement, à supporter les conditions de vie d’un mariage précoce. Techniquement, le film tient la route mais du point de vue scénario et jeu des acteurs, le réalisateur devait encore faire des efforts.

Envoyé spécial Youssouf  DOUMBIA

L’Essor

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