Présidentielle du 29 juillet : A Ségou, des chefs de village contestent le soutien à IBK
« Les chefs de village et de quartiers de Ségou n’ont jamais été appelés pour élaboration d’une déclaration de soutien à IBK. Nous sommes sortis parce que nous avions pensé que le président de la République était venu pour l’inauguration des routes et de l’échangeur. C’est pourquoi, j’ai vite quitté quand j’ai compris qu’on veut nous instrumentaliser », nous a déclaré très en colère le chef de quartier de Bagadadji, Koléba Traoré qui a ajouté que « la réunion dont on parle a été tenue entre quelques individus et nous n’a jamais été associés à l’élaboration d’une quelconque ». Pour Haya Bolly, chef de quartier de Darsalam, « les chefs de village et de quartiers n’ont pas à prendre position dans les affaires politiques. Nous devons être neutres et moi je ne soutiendrais jamais publiquement un candidat. Je ne ferais jamais. Donc, la déclaration faite n’engage que celui qui a parlé. Nous sommes et devons rester à équidistance de tous les citoyens ». De son côté, Madani Niang, chef de quartier d’Hamdallaye, a confirmé que les chefs de village et de quartiers de Ségou n’ont jamais donné leur caution à un soutien au président de la République. Ces propos ont été confirmés par les chefferies de nombreux quartiers de Ségou comme Angoulême, Missira, Sido ….
Certaines organisations de jeunes et de la société civile projettent ce weekend une marche de protestation. On dirait que les partisans d’IBK n’ont pas retenu la leçon. Ce sont le 6 avril dernier des milliers de personnes qui ont marché à Kénieba pour dénoncer la déclaration faite par une délégation conduite par des responsables du RPM ( parti présidentiel) qui a rendu visite au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le 29 mars 2018, au nom de la Communauté du Cercle de Kéniéba.
La vague de soutien a commencé par les ressortissants de la ville natale du président de la République, Koutiala, dont les habitants restent totalement divisés depuis le retour de la délégation dans la capitale de l’or blanc. Ils ont été suivis par les ressortissants de Gao qui ont été également désavoués par le président du cadre des Chefs traditionnels et coutumiers de Gao, Abouzeydi Ousmane Maïga, qui a déclaré dans un communiqué sur des radios locales qu’ils n’ont délégué personne pour rencontrer en leurs noms le président de la République.
Le dernier soutien en date est celui du 19 mars dernier d’Habib Sylla, le président du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) qui fédère des associations des Maliens de l’extérieur. Un positionnement qui a indigné plusieurs associations de la diaspora qui invite le président du HCME a démissionné sachant que l’organisation est apolitique.
La Rédaction avec Baba Maiga de Radio Nieleni
Source: L’ indicateur du renouveau