Le président philippin affirme avoir poignardé quelqu'un à mort à 16 ans
À quelques jours d’un sommet de dirigeants à Manille, le président philippin, Rodrigo Duterte, a déclaré, jeudi, avoir poignardé quelqu’un à mort et appelé à « gifler » la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions commises dans le pays.
« À 16 ans, j’avais déjà tué quelqu’un. Une vraie personne, une baston, des coups de couteau. J’avais seulement 16 ans. C’était pour un simple regard. » Le président philippin Rodrigo Duterte a déclaré, dans un discours prononcé jeudi 9 novembre devant la communauté philippine de la ville vietnamienne de Danang, avoir poignardé quelqu’un à mort quand il était encore adolescent.
Une nouvelle déclaration choc pour le chef d’État, élu en 2016 après avoir promis d’éradiquer le trafic de drogue en faisant abattre jusqu’à 100 000 trafiquants et toxicomanes présumés.
>> À lir : Une sénatrice opposante au président Duterte risque la perpétuité aux Philippines
À quelques jours d’un sommet de dirigeants de la planète à Manille, le président philippin a également menacé, toujours dans ce discours, de « gifler » Agnès Callamard, rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions sommaires ou arbitraires. Il a aussi qualifié de « fils de pute » ceux qui critiquent sa campagne de répression du trafic de drogue.
« Un adepte de ‘l’hyperbole' »
Depuis son arrivée au pouvoir, la police a annoncé avoir abattu 3 967 personnes et 2 290 suspects ont été tués par des inconnus dans des affaires de drogue. Des milliers d’autres personnes ont été abattues dans des circonstances non élucidées, selon les chiffres de la police.
Le président reste très populaire dans l’archipel, où de nombreux Philippins estiment que la sécurité s’est améliorée.
Son entourage demande fréquemment aux journalistes de ne pas le prendre au pied de la lettre, soulignant qu’il aime plaisanter et que c’est un adepte de « l’hyperbole ». Son nouveau porte-parole, Harry Roque, a expliqué que ses nouvelles déclarations pourraient relever de l’exagération.
Avec AFP