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“L’Ébola du manioc”, le virus qui inquiète toute l’Afrique de l’Ouest

La striure brune du manioc, une maladie qui détruit les plants de manioc, menace de provoquer des famines catastrophiques sur le continent africain. Les spécialistes l’appellent “Ebola du manioc”. C’est une maladie qui détruit les plants de manioc, les rendant impropres à la consommation.

La striure brune du manioc, identifiée pour la première fois en Tanzanie en 1936, menace de gagner tout le continent. Or la tubercule de manioc constitue un aliment de base pour environ 250 millions d’Africains. « La striure brune du manioc, une maladie virale, qui cause la perte de 90 à 100% de la production en Afrique centrale, est en train de faire mouvement vers l’Afrique de l’Ouest. C’est une menace à prendre très au sérieux », explique à l’AFP le Dr Justin Pita, directeur exécutif du programme West africain virus epidemiology (Wave), axé sur la sécurité alimentaire et financé par la Fondation Bill et Melinda Gates.

Ce virus se propage par des mouches blanches. Les hommes peuvent aussi être des vecteurs de transmission lorsqu’ils transportent les boutures de manioc. Or le manioc est une culture de subsistance primordiale en Afrique. Le continent est le plus grand producteur mondial de cette plante (57%), dont on consomme les tubercules, riches en glucides et en amidon, mais aussi les feuilles et la fécule (qui a plutôt l’aspect d’une semoule), produite à partir des racines.

Le tubercule de manioc entre par exemple dans le bol de 80% des 180 millions d’habitants du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique. L’attiéké, un mets fait à base de semoule de manioc cuite, est lui très prisé par les populations de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Mali, notamment, tout comme par les diasporas en France et aux Etats-Unis où plusieurs tonnes sont exportées chaque mois. Le « gari » et le « Tapioca » au Bénin et au Togo, un composant alimentaire issu de la transformation du manioc sont très prisés dans ces pays.

Les mesures envisagées combinent l’arrachage des plants infestés, l’interdiction de voyager avec des boutures de manioc, et une aide financière à la recherche, en vue de “lutter contre les maladies et améliorer la productivité” des cultures.

La striure brune du manioc se transmet via des mouches blanches, dont la population a explosé ces dernières années en raison de la hausse des températures que subit le continent africain. Déjà présent en Afrique centrale (Angola, Zambie, RDC) et en Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie, Ouganda…), le virus, appelé, l’”Ebola du manioc”, commence à s’étendre à l’ouest et au sud.

Les chercheurs du programme Wave sont-ils à pied d’oeuvre depuis des mois pour endiguer le fléau. La mobilisation a d’abord eu lieu au niveau des techniciens, des chercheurs et des étudiants, qui ont conçu ensemble en laboratoire « des variétés résistantes » expérimentales. Leur efficacité doit être testée en Afrique centrale, où a démarré l’épidémie.

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Puis, début juin, les ministres de la Recherche de huit pays d’Afrique de l’Ouest se sont réunis à Cotonou pour mettre sur les rails « une action concertée » afin de prévenir « une crise du manioc ». Ils se sont engagés aux côtés de Wave, tandis que les rois et chefs de 12 pays d’Afrique ont aussi été sollicités, une première.

SOURCE : BeninWebTv

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