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Inde: des cinémas itinérants pour lutter contre la fermeture massives des salles
Tinu Varma (C) et Rani Chatterjee (D), des stars de Bollywood sur un lieu de tournage en mars 2018.NARINDER NANU / AFP
L’Inde est le pays qui produit le plus de films au monde, et malgré cela, le nombre de salles pour les voir est en chute libre. Environ 500 salles ferment chaque année, car elles ne sont plus rentables, ce qui laisse des millions d’Indiens sans un bon accès au cinéma. Pour y remédier, un entrepreneur a lancé Picture Time, un cinéma itinérant de bonne qualité, qui se rend dans les petites villes ou villages pour redonner vie au 7e art indien.
De notre correspondant en Inde,
Les trois quarts des cinémas indiens n’ont qu’un écran, ce qui fait que leurs revenus sont minces pour une empreinte foncière importante. Et c’est là le problème : les prix de l’immobilier ont explosé ces dernières années dans les petites ou grandes villes indiennes, du fait de la rapide croissance de la population urbaine. Et ces petits cinémas de quartier, qui facturent habituellement moins d’un euro pour une place, ne peuvent faire face à la pression des promoteurs immobiliers avides de construire de hautes tours résidentielles ou des centres commerciaux. Résultat : l’Inde perd environ 500 salles de cinéma chaque année. Et se retrouve aujourd’hui avec moins de 9 000 écrans, soit l’une des plus basses densités au monde : 1 salle pour 100 000 habitants, soit huit fois moins qu’en France et neuf fois moins qu’en Chine.
« Système portable »
D’où cette idée de cinéma itinérant, car cela a l’intérêt majeur de ne pas requérir de locaux. Un camion transporte l’équipement, et en deux heures et demi, l’équipe déploie une grande tente gonflable, climatisée et isolée phoniquement, qui accueille jusqu’à 150 spectateurs. Mais il fallait aussi que la qualité soit bonne, pour faire une vraie différence avec les films que les gens des campagnes peuvent voir facilement à la télévision. « Les cinémas portables que nous avons vus pendant nos recherches n’étaient pas de bonne qualité, explique Sushil Chaudhary, le fondateur de ce cinéma itinérant appelé Picture Time. J’ai donc dessiné un système portable qui, lui, ne fait pas de compromis sur cette qualité : nous fournissons un son Dolby surround 5.1, et une projection d’images en numérique sous le format 2K. Ce qui à mon avis est meilleur que dans beaucoup de salles, même à Delhi. »
Un modèle rentable
Cette solution semble fonctionner. Plus de 1 800 projections ont été réalisées dans 70 lieux depuis un an et demi. Le ticket coûte moins de 50 roupies, soit 60 centimes d’euros, et cette entreprise a un partenariat avec les distributeurs pour diffuser les films les plus récents. Surtout, selon le directeur, le modèle est rentable : l’équipement est amorti en 18 mois, affirme-t-il. Picture Time compte maintenant 10 camions de cinéma itinérant qui sillonnent le pays. Il aimerait devenir l’un des plus grands diffuseurs d’Inde, pour toucher cette population rurale et semi rurale qui représente encore plus de 600 millions de personnes. Mais il n’est pas le seul : une autre entreprise, Caravan Talkies, a également lancé un cinéma mobile avant lui, et a déjà dix fois plus de camions. La différence, toutefois, c’est que ces derniers diffusent en plein air, le son et l’image sont donc moins bons, et les gens sont souvent assis par terre.
Les trois quarts des cinémas indiens n’ont qu’un écran, ce qui fait que leurs revenus sont minces pour une empreinte foncière importante. Et c’est là le problème : les prix de l’immobilier ont explosé ces dernières années dans les petites ou grandes villes indiennes, du fait de la rapide croissance de la population urbaine. Et ces petits cinémas de quartier, qui facturent habituellement moins d’un euro pour une place, ne peuvent faire face à la pression des promoteurs immobiliers avides de construire de hautes tours résidentielles ou des centres commerciaux. Résultat : l’Inde perd environ 500 salles de cinéma chaque année. Et se retrouve aujourd’hui avec moins de 9 000 écrans, soit l’une des plus basses densités au monde : 1 salle pour 100 000 habitants, soit huit fois moins qu’en France et neuf fois moins qu’en Chine.
« Système portable »
D’où cette idée de cinéma itinérant, car cela a l’intérêt majeur de ne pas requérir de locaux. Un camion transporte l’équipement, et en deux heures et demi, l’équipe déploie une grande tente gonflable, climatisée et isolée phoniquement, qui accueille jusqu’à 150 spectateurs. Mais il fallait aussi que la qualité soit bonne, pour faire une vraie différence avec les films que les gens des campagnes peuvent voir facilement à la télévision. « Les cinémas portables que nous avons vus pendant nos recherches n’étaient pas de bonne qualité, explique Sushil Chaudhary, le fondateur de ce cinéma itinérant appelé Picture Time. J’ai donc dessiné un système portable qui, lui, ne fait pas de compromis sur cette qualité : nous fournissons un son Dolby surround 5.1, et une projection d’images en numérique sous le format 2K. Ce qui à mon avis est meilleur que dans beaucoup de salles, même à Delhi. »
Un modèle rentable
Cette solution semble fonctionner. Plus de 1 800 projections ont été réalisées dans 70 lieux depuis un an et demi. Le ticket coûte moins de 50 roupies, soit 60 centimes d’euros, et cette entreprise a un partenariat avec les distributeurs pour diffuser les films les plus récents. Surtout, selon le directeur, le modèle est rentable : l’équipement est amorti en 18 mois, affirme-t-il. Picture Time compte maintenant 10 camions de cinéma itinérant qui sillonnent le pays. Il aimerait devenir l’un des plus grands diffuseurs d’Inde, pour toucher cette population rurale et semi rurale qui représente encore plus de 600 millions de personnes. Mais il n’est pas le seul : une autre entreprise, Caravan Talkies, a également lancé un cinéma mobile avant lui, et a déjà dix fois plus de camions. La différence, toutefois, c’est que ces derniers diffusent en plein air, le son et l’image sont donc moins bons, et les gens sont souvent assis par terre.