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Farabacouta/commune de Sadiola : De violents affrontements font un à cinq morts et plusieurs blessés

Les affrontements entre les forces de sécurité et la population de Farabacouta (commune de Sadiola) ont  fait samedi 12 janvier des morts et des blessés.  

Tout est parti d’un site d’orpaillage situé entre les villages de Farabacouta et Sirimanan. Il est revendiqué et par la société SEMOS-SA, qui estime que c’est sur son périmètre, et par la population qui affirme avoir le droit d’exploiter la zone dans la mesure où elle ne se trouve pas sur la parcelle clôturée par la société.

Selon des autorités locales, l’orpaillage reste le seul moyen de subsistance des habitants de Farabacouta, la majorité des jeunes ayant été licenciés par la société. D’après plusieurs recoupements, le site querellé ne fait pas partie du périmètre délimité par la SEMOS-SA.

Le maire invite la population au calme

Face à la situation, les responsables de la SEMOS-SA ont saisi le maire de la commune de Sadiola pour demander son implication. Celui-ci a tenu une réunion le jeudi 10 janvier avec les différents protagonistes. Le maire, M. Toumany M. Toumany Dembélé, n’a pas manqué d’inviter les différentes parties à un règlement pacifique de la crise. Il a demandé à la société de lui laisser le temps d’expliquer le contenu du procès-verbal à la population. Une autre réunion s’est tenue le vendredi 11 janvier sous l’égide du préfet.

Le maire affirme avoir déploré au cours de cette rencontre la saisie du ministère des mines et du pétrole par les responsables de la société, avant même qu’il ne rencontre les habitants. Car, pour l’élu local, il fallait lui laisser le temps de discuter avec la population. Toujours selon le maire Dembélé, les populations ont supplié les responsables de la société afin qu’ils les laissent travailler sur le site, car frappées par le chômage et la pauvreté. Toutefois, le maire invite la population au calme. Selon une source, le responsable de la société présent à la réunion n’a pas placé un mot.

Un ou plusieurs morts

Sans même attendre les conclusions de la rencontre, la société minière a déployé les forces de sécurité sur le site pour sécurisation. C’est dans ce contexte qu’un accrochage a eu lieu entre les orpailleurs soutenus par la population et les forces de l’ordre.

Pour le moment, aucun bilan officiel n’est établi. Il serait de un à cinq morts et plusieurs blessés, selon des sources. Une personne décédée sur le coup, le samedi, une autre le lendemain à la suite de ses blessures et trois corps sans vie ont été retrouvés sur le lieu, témoignent des habitants. Le bilan pourrait encore s’alourdir dans la mesure où la société a fermé tous les ravins par des bulldozers sans chercher à savoir s’il y avait des personnes.

Le chef de village et deux autres personnes interpellés

Selon un habitant du village, les forces de l’ordre ont utilisé des matraques, du gaz lacrymogène et auraient même «tiré à balles réelles». «La balle est entrée par le ventre et sortie par le dos du jeune Konaté», argumente-t-il. Les forces de l’ordre auraient, selon toujours la même source, violenté toutes les personnes arrêtées.

Selon une autre source confirmée par le maire de la commune, le chef de village de Farabacouta et deux autres personnes ont été interpellés, le lendemain dimanche, par la gendarmerie, et emmenés à Kayes pour audition. «Lors de l’interpellation du chef de village, ils ont non seulement mis tous les membres de sa famille à genoux et également proféré des insultes grossières», rapportent plusieurs sources.

Contacté au téléphone, le capitaine Harouna Sangaré de la gendarmerie locale dit travailler sur la base de textes qui lui interdiraient de s’exprimer en de pareilles circonstances, surtout qu’une enquête est ouverte.

Le chargé des relations publiques de la société minière SEMOS-SA, Mamadou Kanouté, s’est dérobé à nos questions, nous demandant de  nous adresser à la direction générale. Là également, le responsable M. Touré affirme ne pas avoir d’informations sur la question. Il préfère attendre les conclusions de l’enquête pour s’exprimer.

Abdrahamane Sissoko

Source: La Sirène

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