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Transition au Mali : Les défis qui attendent le Premier ministre Moctar Ouane

Après prestation de serment du président et du vice-président de la transition , le 25 septembre 2020, le Premier Ministre a été nommé, le dimanche 27 septembre 2020, par le président Bah N’Daw. Il s’agit de l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de Amadou Toumani Touré de 2004 à 2009. Que peut ou doit faire le nouveau Premier Ministre pour réussir la mission ou pour aider le président Bah N’Daw à relever les défis multiples qui attendent l’équipe de la transition ?

Ancien ambassadeur du Mali auprès des Nations Unies, ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale sous ATT, ce technocrate a donc du pain sur la planche. Avec son carnet d’adresse diplomatique sur le plan international, africain et sous régional, Moctar Ouane doit s’atteler, de prime à bord, à peser de tout son poids à la balance pour que soient levées les sanctions de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO) qui pèsent sur le Mali depuis le 18 août dernier, jour de renversement du pouvoir de Ibrahim Boubacar Kéita par les militaires. Une levée des sanctions, il faut le rappeler, qui est conditionnée par la CEDEAO à l’abrogation de l’acte fondamental de la Junte; l’insertion de la disposition selon laquelle le vice-président ne peut remplacer le président en cas de vacances ou d’empêchement; la publication de la charte de la transition au Journal officiel; la dissolution du CNSP (Conseil national pour le salut du peuple). Les points respectés à la lettre par le CNSP sont la nomination d’un Président et d’un Premier ministre civil.

Les engagements forts pris par le président de la transition, Bah N’Daw devant le peuple malien, qui s’est dit prêt au sacrifice suprême pour que le Mali redevienne le Mali à travers : l’organisation d’élections propres et indiscutables, une réflexion profonde sur les tares de nos processus électoraux pour nous doter des bons textes, de bonnes pratiques, de solides contre-pouvoirs, que les moyens partent à l’armée seulement pour la défense et la sécurité du pays ; la remise, dans les jours à venir, des dossiers d’enquêtes réalisées par nos structures de vérifications pour lutter contre la corruption, demande la détermination, l’engagement d’un Premier ministre plus déterminé, engagé que Bah N’Daw. Il s’agira pour lui d’être pointu, intraitable sur certains dossiers pour conduire la politique du président de la transition. Mais certains Maliens estiment déjà que Moctar Ouane est trop docile, souple, pour conduire le bateau de la transition à bon port. Fera-t-il mentir à ces Maliens pessimistes qui ne reprochent rien à sa brillante carrière diplomatique, mais qui le pensent « inoffensif» pour faire du mal à une mouche. Il devra, de ce fait, accepter de casser les œufs pour faire des omelettes.

Moctar Ouane est né dans le cercle de Bandiagara, dans la région de Mopti. Une contrée qui est plus confrontée à l’insécurité, le terrorisme, que vit notre pays depuis 2012. C’est dans le centre du pays aussi que les ennemis de la partition du Mali ont mis dos à dos les ethnies qui vivent ensemble depuis des siècles. Moctar Ouane doit peser de son poids à venir à la rescousse de ses parents Peuls, Dogons et autres pour que reviennent la paix, la stabilité, le vivre ensemble, le pardon au centre et dans le reste du Mali.

Et pour l’aider à mener les missions qui lui ont été assignées par le président Bah ND’aw, Mocatr Ouane doit se faire entourer d’une équipe gouvernementale composée de ministres qui ont le sens de la bonne gestion de l’administration.

Hadama B. Fofana

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