ACTUALITÉSDIASPORA

France : Des milliers de manifestants défilent pour la régularisation des sans-papiers

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et plusieurs autres villes françaises pour la régularisation des sans-papiers et un logement pour tous, a constaté une journaliste de l’AFP.

Réunis à l’appel de plusieurs collectifs, de nombreux manifestants arboraient une pancarte jaune avec le dessin d’un homme poing levé. « Régularisation des sans papiers. Fermeture des Cra (Centres de rétention administrative, ndlr). Logement pour tout.e.s », pouvait-on lire.

Babacar Sall, arrivé du Sénégal voici 3 ans, manifeste pour la première fois. « On n’a pas de papiers. Pour manger, c’est un problème. Parfois, je fais un peu de travail au noir, mais c’est tout. J’aide les gens à déménager, ou je fais de la plomberie. Dès qu’on me propose un travail, je le prends », dit cet homme de 42 ans qui vit dans la banlieue parisienne. « Avant, je travaillais avec les papiers de quelqu’un mais il me prenait trop d’argent », ajoute cet homme qui a laissé au Sénégal sa femme et sa fille. « Parfois, je leur envoie 20 euros, parfois 30, dès que je peux ».

Venu du Mali, Tidiani Diagouraga est, lui, arrivé en 2018 en France. « C’est dur au Mali, à cause de la guerre. Je suis venu ici pour travailler. Mais je ne peux pas travailler parce que je n’ai pas de papiers », résume cet homme de 36 ans.

Pour Hassan, un Marocain en France depuis huit ans, « les sans-papiers participent à l’économie de la France ». Lui est pizzaiolo à Paris et paie des impôts. « Je suis là pour être régularisé. Avec des papiers, je pourrai acheter une voiture, avoir un logement plus facilement », conclut-il.

Mêmes témoignages et mots d’ordre ailleurs en France comme à Grenoble, où plus de 300 personnes se sont rassemblées, à Rennes (environ 250 manifestants), Montpellier (220 personnes selon la préfecture), Strasbourg (une centaine). A Lyon (centre-est), environ un millier de manifestants ont défilé dans le calme pour réclamer « des papiers pour toutes et tous ».

De nombreux manifestants étaient également présents pour dénoncer le racisme et les violences policières.

A Paris, un rassemblement séparé, réunissant environ un millier de personnes, a été organisé ce samedi également en mémoire de Lamine Dieng, 13 ans après la mort de ce Franco-Sénégalais de 25 ans après une interpellation, dans un contexte de dénonciation des violences policières, a constaté une journaliste de l’AFP.

Selon un accord à l’amiable dévoilé lundi par la Cour européenne des droits de l’Homme, l’État français versera 145.000 euros aux proches de Lamine Dieng afin de solder toute poursuite dans cette affaire.

« C’est un aveu de culpabilité, personne, encore moins un État n’accepte de payer sauf s’il est coupable », a déclaré aux manifestants Ramata Dieng, la sœur du jeune homme décédé. « Les violences policières continuent, ça ne s’arrête pas, il n’y a rien qui les freine (les policiers) parce qu’il n’y a pas de sanction », a-t-elle lancé en appelant à la fin de certaines techniques d’interventions policières, dont le plaquage ventral, la clé d’étranglement et le pliage.

« A toutes les victimes, ne renoncez pas à vos droits », a-t-elle encore dit avant de passer la parole à une dizaine de familles qui ont raconté la vie de leurs proches respectifs, victimes selon elles de violences policières.

AFP

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X