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CELEBRATION DU 22 SEPTEMBRE: Vue par différentes générations

Le 22-Septembre, date d’accession de notre pays à l’indépendance en 1960, est aujourd’hui de moins en moins célébré. Voici quelques réactions de différentes générations sur cette fête jadis populaire.

Bourama Sanogo, retraité à Sikasso : “La fête de l’indépendance n’est plus fêtée comme il faut. Auparavant, c’était une fête populaire, du village jusqu’à la ville. Le jour du 22 septembre, les commerçants fermaient leurs boutiques, les paysans ne partaient pas au champ, tout le monde se retrouvait à la place publique. C’est la seule fête, qui concerne tous les Maliens sans considération politique ou religieuse. Le jour de l’indépendance du Mali, on était encore plus fier d’être Malien. Les autorités doivent tout faire pour que cette fête retrouve sa place d’antan, il ne s’agit pas seulement du discours à la nation du Président de la République et du défilé militaire à Bamako. Il faudra faire en sorte que la nouvelle génération sache ce que sait la fête de l’indépendance du Mali, et le contexte dans lequel elle est venue “.

Salif Koné, 35 ans, commerçant à Sikasso : “Aujourd’hui (Ndlr : dimanche 22 septembre 2019), c’est la fête de l’indépendance de notre pays, mais le marché est rempli de monde. C’est le signe que les gens s’intéressent de moins à moins à cette fête nationale comme auparavant. Cela est dû peut être au changement de mentalité chez les populations, qui ne placent plus la nation au cœur de leurs préoccupations. Avec l’arrivée de la démocratie et de la liberté, beaucoup de gens pensent que le 22 septembre ne mérite plus d’être fêtée comme auparavant. Or tel n’est pas le cas, le jour de notre accession à l’indépendance doit être important pour tous les Maliens”.

Kassim Sangaré, 20 ans, élève à Sikasso : “Pour moi, la fête du 22 septembre, c’est du gâchis pour notre pays. Je n’accorde pas beaucoup d’importance à cette fête. Il y des choses plus sérieuses à faire dans notre pays que de fêter la fête de l’indépendance. A Chaque fois, ce sont de beaux discours mais rien ne change pour le peuple à cause du comportement de nos hommes politiques”.

Seydou Tangara, agent de l’Essor, présentement à l’OIM :

“Le 22-Septembre dans les oubliettes. Avant, en 2000, le 22 septembre était célébrée avec faste.

Mes grand frères Hamidou, Yaya Tembely, Mahou, Santi, Youssouf et…et moi cotisaient 500 FCFA pour fêter l’accession de notre pays à l’indépendance à Niamakoro.

A l’époque, on vendait des bidons de 20 litres d’eau à la charrette (pousse-pousse) qu’on partait remplir jusqu’à Kalaban parce que là-bas le bidon de 20 litres était moins cher, 5 F CFA et on vendait entre 25 et 35 FCFA, selon les localités. A l’époque notre bouffe préférée était les spaghettis (Macaroni) préfabriquées par notre feu grand-mère Mah à l’aide de sa machine à pâte.

C’était la belle époque, on achetait la même uniforme, on partageait pratiquement tout ensemble. Avec une “radio 6 piles”, on passait toute la nuit à danser sous les notes musicales de Extra Musica, “Donbolo”… On mangeait que vers 2h du matin et tenez-vous bien, on partageait à deux, une bouteille de boisson.Mais hélas, aujourd’hui, cet esprit de cohésion a disparu autour de la célébration du 22 septembre, cette solidarité agissante n’existe pratiquement plus… Le 22 septembre ne se fête plus à la pompe, ça commence à être dans les oubliettes même dans nos villages. Chers frères et sœurs, ressaisissons-nous, ressourçons- nous, pardonnons-nous, acceptons-nous pour que nous puissions vivre ensemble en toute symbiose dans la solidarité, la tolérance et la paix dans un Mali Un et Indivisible”. Lire la suite sur aumali…

Abdrahamane Diamouténé

Source:l’indicateur du renouveau

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