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Les avantages et indemnités des membres du Conseil national de Transition continuent de défrayer la chronique, depuis la publication dans le Journal officiel de l’Arrêt n°2024- 01/CC du 18 avril 2024. Nombreuses sont les réactions d’indignation au Mali et hors du pays suite au constat que, dans le contexte actuel de crises multiformes, des responsables du pays puissent s’octroyer des avantages si exorbitants. Le Président de la Transition avait soumis à la Cour constitutionnelle, aux fins de contrôle de conformité à la Constitution, la Loi organique n°2023-058 fixant leurs avantages, indemnités et autres traitements.

Pourtant, le débat relatif à la réduction du train de vie de l’Etat n’est pas nouveau, faut-il le rappeler. Il a été animé au début de cette transition avec insistance par des journalistes, acteurs politiques et autres citoyens. Surtout que c’était l’une des revendications fortes du M5-RFP à l’ancien régime. Plusieurs vidéos et articles existent pour rafraîchir la mémoire de ceux qui semblent surpris d’apprendre ces choses-là et , surtout de ceux qui, manifestement enivrés par le pouvoir, ont vite fait d’oublier leur logomachie sur IBK et son système.

Quid des autres institutions du pays ? Car le débat sur les avantages exorbitants des responsables de la transition ne doit pas se limiter au Cnt. Il doit s’ouvrir à toutes les institutions de la transition, à commencer par le Président de la Transition.

Le Président de la Transition bénéficie des mêmes avantages et privilèges qu’un président démocratiquement élu dans une situation normale. Même s’il a opté de consacrer les 2/3 de son fonds de souveraineté aux œuvres sociales, plusieurs de ses compatriotes se posent des questions sur ses motivations réelles. Les interrogations fusent également par rapport à la présence de cet aéropage de conseillers spéciaux, conseillers techniques et chargés de missions à la Présidence de la Transition et l’incidence financière de ces nominations dans le contexte actuel.

Comme en temps normal, le Premier ministre de son côté et les ministres bénéficient des mêmes avantages que leurs prédécesseurs. Le chef du gouvernement a une horde de conseillers à sa disposition et une caisse noire sous la main.

Si, dès le départ, le Président de la Transition avait montré l’exemple en refusant les avantages du Président de la République, il aurait certainement suscité des réactions en chaîne au sein de l’appareil d’Etat. S’il avait exigé une réduction de ses avantages, de ceux des membres du Cnt, du Premier ministre et des membres du gouvernement, on se serait passé volontiers d’une situation aussi embarrassante. Et l’Etat aurait économisé plusieurs milliards de nos francs.

Chaka Doumbia

Le Challenger

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