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Mali : Le quotidien national «L’Essor » confronté à des difficultés de parution faute d’électricité

Meguetan Infos

Le comité syndical de l’Agence malienne de presse et de publicité est monté au créneau, le vendredi 17 mai, pour déplorer l’insuffisance de fourniture d’électricité privant le quotidien national du pays à honorer ses engagements vis-à-vis de ses abonnés. Le journal est resté 48 heures sans parution.

Deux groupes électrogènes défectueux, délestage continuel, difficultés d’imprimerie, retard du journal dans les kiosques. Tels sont le quotidien du personnel du journal “L’Essor” qui, selon son comité syndical, peine à honorer ses engagements vis-à-vis de ses abonnés.

Les délestages en cours au Mali touchent de plein fouet le quotidien national. “Nous présentons les excuses de l’Agence malienne de presse et de publicité à ses abonnés. La crise énergétique que traverse le pays empêche le bon fonctionnement du journal”, a déclaré le secrétaire général du comité syndical, Bassaro Haidara, qui a exhorté les autorités de tutelle à voler au secours du journal. Pour son fonctionnement journalier, explique le conférencier, l’AMAP consomme entre 140 et 160 litres de gasoil par jour pendant les six jours de la semaine. Depuis belle lurette, cette société de presse d’Etat a tenu jusqu’au moment où deux des trois groupes électrogènes prennent feu.
une vue d’un des groupes électrogenes qui a pris feu
“Le second groupe électrogène a pris feu le 2 mai dernier parce qu’il n’était pas conçu pour tourner en plein temps. Le troisième, moins efficace, peine à fournir l’électricité à l’administration, les salles de rédaction et l’imprimerie”, explique le secrétaire général du comité syndical. Les conséquences ne se font pas attendre. L’ensemble des locaux de l’AMAP sont restés 48 heures sans électricité empêchant l’impression à temps les parutions du jeudi et du vendredi.

“C’est finalement le vendredi matin 17 mai 2024 que le personnel de l’imprimerie a commencé à travailler afin de faire paraître les deux numéros en même temps”, regrette le comité syndical. À 12 heures moins, le journal du vendredi n’était pas encore disponible pour être distribué. De nombreux distributeurs des abonnés étaient amassés dans la cour de l’AMAP afin de recevoir leur commande.

Le comité syndical a lancé un cri du coeur à l’endroit des responsables de la société énergie du Mali et au département de tutelle permettant à l’AMAP d’être connectée sur une ligne prioritaire comme l’ORTM. Le journal national manque de moyens aujourd’hui pour faire face à toutes les dépenses liées au fonctionnement des groupes électrogènes.

Faute de quoi, le comité syndical menace de déclencher un mot d’ordre de grève. “Nous alertons les plus hautes autorités sur l’urgence de mettre l’AMAP sur une ligne prioritaire pour la bonne continuité du service. Nous ne voulons pas arriver au stade de la grève, cela n’est pas notre volonté”, prévient Bassaro Haidara.

Aujourd’hui, environ 160 agents travaillent au quotidien national dont 70% de ces personnes sont des contractuels payés avec les ressources générées par les ventes et les publicités.

Au Mali d’aujourd’hui, c’est toute la chaîne de l’économie nationale qui est confrontée au problème de délestages qui sont loin de connaître leur épilogue. Plusieurs organes de la presse privée ont mis la clé sous le paillasson suite au manque de fourniture d’électricité. Les rares qui sortent voient leurs maigres ressources s’épuiser à cause des dépenses liées à l’achat du carburant et la réparation quotidienne des groupes électrogènes qui semblent remplacer la société énergie du Mali. L’électricité est devenue une denrée rare dans la capitale malienne.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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