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ART:Adama Traoré, peintre né sans bras mais pas sans talent

Adama Traoré, c’est la parfaite illustration d’un jeune africain qui se refuse l’option de se créer des barrières à cause de sa difformité. Celui qui a été désigné en février 2016, mascotte de la tendance « l’Ivoirien nouveau » est un symbole vivant de ce concept, à reprendre les termes de Maurice Bandaman, ministre de la Culture et de la Francophonie.

Rencontrez-le, à l’entrée de Sococé II Plateaux où il vend habituellement ses tableaux, il vous dira : « je pouvais aussi mendier comme le font la plupart des handicapés, mais j’ai décidé de me battre malgré mon infirmité pour me tailler une place au soleil. »

Peintre âgé de 38 ans, celui qui est mieux connu sous le nom d’Adamo, est pourtant un manchot et infirme des membres inférieurs. Sa dextérité à un art dans lequel a priori tout lui échappe est impressionnante. Sans bras, Adamo est très habile avec son pinceau dans la bouche.

Né à Treichville, Adama a été une charge pour ses parents qui ne l’ont pas scolarisé jusqu’à 9 ans, à cause de sa difformité. C’est quand son chemin croise celui de la Française Marie Odile Bilberon, alors directrice de La Providence, un centre pour enfants handicapés, qu’il sera accueilli dans ce centre qui accepte de s’occuper de sa scolarité. « Nous étions près de 200 pensionnaires que je m’initie au dessein grâce à Marie Odile qui m’a appris à mettre les couleurs, à les harmoniser avec de la gouache », se souvient le peintre. La Providence lui trouvera plus tard un manager.

Inspiré par Dame Nature

Le pinceau entre le menton et le bout des bras qui lui reste, Adamo a une précision hors pair, si bien que le voir en train de peindre un tableau est avant tout, un art.

L’Ivoirien tire son inspiration de la nature qui, selon lui, « se dégrade aujourd’hui à cause des actions » de l’homme. Adama voudrait que par son art, la conscience collective soit éveillée sur la nécessité de préserver l’environnement.

En août 2016, le peintre a été lauréat du Prix d’Excellence du gouvernement ivoirien, qui lui permet de toucher une enveloppe de 10 millions F CFA et un diplôme pour l’ensemble de ses œuvres malgré son handicap.

Mais à vrai dire, même si Adama travaille beaucoup, il est confronté à divers problèmes, principalement financiers. « Je vends un tableau chaque deux semaines. C’est vraiment difficile, car je n’arrive pas à joindre les deux bouts en dépit de mes efforts » déclare-t-il. Mais il ne baisse pas les bras. À qui veut l’entendre, il dit toujours qu’il reste confiant pour la suite de sa carrière.

SOURCE:Afroturbune

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