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SOCIETE:Qui est Dominique Martin Saatenang, le premier africain moine Shaolin?

Se rêver au temple Shaolin en Chine, vieux de 1500 ans, pour apprendre le Kung Fu afin de devenir le premier disciple africain du monastère, pour un Camerounais plutôt pauvre aux revenus limités, c’est oser.

Lui, c’est Shi Yanma, l’Aigle noire, le Bruce Lee africain, ou plus exactement, car il est Camerounais, Dominique Martin Saatenang. Il n’était a priori pas destiné à arborer la réputée robe safran des moines de ce temple mythique de la Province du Henan. Parce que jeune, son père rêvait de lui un grand footballeur, un autre Roger Mila.

Né en 1975 dans le village de Bafou, dans son Cameroun natal, Dominique Saatenang avait été envoyé dans la capitale Douala pour trouver un centre de formation de football. Mais le destin semblait avoir d’autres plans, quand il découvre le Kung Fu à l’âge de 10 ans dans une folle ignorance qu’il serait un jour le premier maitre Shaolin africain. « Je suis fasciné depuis que j’ai 10 ans par les arts martiaux. C’est grâce à ces films de kung-fu et grâce à Bruce Lee que je me suis retrouvé en Chine. C’était en 1999, mon premier voyage », a-t-il expliqué. Mais pour que ce voyage ne tienne, Dominique a dû vendre tout ce qu’il possédait. Et surtout, il avait choisi de rompre avec un destin princier.

Devenir un moine religieux et faire vœu de célibat plutôt que de perpétuer la lignée familiale ancestrale, le dilemme était grand. Son grand-père était le roi de Bafou, et Dominique Saatenang était donc un prince. Il avait 24 ans.

À l’époque, comme tant d’autres étrangers, arrivé en Chine, Dominique Saatenang a dû se contenter de quelques cours dans l’une des innombrables d’écoles qui foisonnent autour du célèbre temple fondé au 8e siècle. Premier obstacle du Camerounais, la langue chinoise dont il ne savait rien. Ajoutés à la gastronomie particulière, la solitude d’un noir en Chine, les hivers glaciaux et l’entraînement dur étaient des défis de taille.

Peu d’étrangers ont réussi à pousser les portes de ce saint temple chinois, mais lui a eu de la chance. Dominique a fait une connaissance : « Au bout de quelques semaines de stage, j’ai rencontré le chef spirituel du temple, Shi Yongxin. Il m’a invité à venir y passer six mois. J’y suis resté quatre ans », rappelle-t-il. Commence la grande aventure.

La métamorphose de Dominique Satennang à Shi Yanma aura duré quatre années. Une longue période durant laquelle le seul noir du temple a appris le chinois, la médecine traditionnelle et bien évidemment le célèbre art martial chinois, le kung-fu, avec un régime de vie fort peu enviable pour le commun. Chaque jour, se lever à 4 h 30. La première prière débutait à 5 heures, puis, le petit-déjeuner, frugal : une soupe de riz et de légumes. Suivaient ensuite huit heures d’entraînement. « J’ai failli abandonner plusieurs fois », a-t-il reconnu. « C’est un entraînement très difficile, beaucoup abandonnent », ajoute le maître.

Nouvelle mission

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Désormais, le premier moine bouddhiste africain et aussi le seul arbitre international étranger de kung-fu est, depuis 2011, ambassadeur itinérant du temple à l’étranger.

Revenu à la vie civile, Dominique Saatenang parcourt maintenant le monde, avec les yeux rivés sur l’Afrique.

En effet, depuis qu’il est devenu objet de curiosité mondiale, Dominique s’est assigné plusieurs missions, en guise de redevance à l’endroit de l’Afrique, son Cameroun et son village natal. Entre autres missions, apporter, comme un évangile, le Kung Fu, la philosophie et la médecine chinoise sur le continent africain pour améliorer la vie de nombreuses personnes en difficulté. Puis, sauver son Bafou natal de la pauvreté en fournissant l’électricité et l’eau potable. Enfin… fonder une famille.

Aujourd’hui, père de trois enfants, l’ancien moine vit avec sa famille à Paris, mais revient en Afrique autant de fois qu’il le peut chaque année.

Depuis, l’homme a ouvert plusieurs écoles de kung-fu sur le continent, notamment au Mali, au Gabon, au Sénégal, au Cameroun et en Côte d’Ivoire, fréquentées par plus de trois mille élèves.

Dominique dirige son bureau parisien sur les Champs-Élysées son entreprise, la China-Africa Investment Federation, qui l’aide à atteindre son objectif le plus important : construire le premier temple africain Shaolin satellite au Cameroun, qui a été approuvé par l’abbé de Shaolin et dont les travaux devraient débuter cette année.

Il est aussi devenu un homme d’affaires. Vice-président de la Fédération des investisseurs sino-africains, il a créé DMS International Group, une société dont il est le PDG et qui a, aujourd’hui, des bureaux en Afrique, en France et en Angleterre.

Mais une de ses grandes fiertés est d’avoir réussi à faire admettre depuis 2011 dix étudiants originaires du Rwanda, du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Congo au temple de Shaolin, grâce à des bourses accordées sur ses conseils. Cette bourse couvrira cinq ans de séjour en Chine pour les nouveaux Bruce Lee africains.

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SOURCE:Afroturbune

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