Ce qui pouvait paraître comme une simple distraction de quartier est en train de se muer en véritable phénomène de société. Depuis la victoire éclatante du Mali au Championnat africain de bras de fer au Nigéria, avec plus de dix médailles d’or décrochées, la discipline connaît une popularité sans précédent.
Une passion née dans les années 1990
Introduit au Mali dans les années 1990, le bras de fer a longtemps été pratiqué dans l’anonymat, en marge des disciplines dites « nobles ». Mais la consécration africaine a changé la donne. Désormais, le Mali se hisse au sommet de cette pratique et s’offre une reconnaissance continentale. La victoire des athlètes maliens a agi comme un électrochoc : elle a non seulement réveillé la fierté nationale, mais aussi déclenché un engouement massif à travers le pays.
L’explosion d’un sport sur les réseaux sociaux
Dans cette ascension fulgurante, les réseaux sociaux jouent un rôle déterminant. Vidéos de compétitions, diffusions en direct, commentaires passionnés… Le bras de fer malien s’invite dans les foyers et se propage à une vitesse impressionnante. L’audience est telle que certains athlètes, à l’image de Boubacar Samabaly et Allah Ka Madou, jouissent désormais d’une aura comparable à celle des icônes planétaires comme Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo.
Des salles combles aux stades visés
À Bamako comme dans les grandes villes du pays, les compétitions se multiplient. Le Palais de la culture, récemment bondé lors d’une confrontation majeure, n’a pas pu contenir la foule. Les organisateurs songent déjà à investir des stades pour satisfaire la demande des supporters. C’est dire combien le bras de fer, longtemps marginal, est en train de se hisser au rang des disciplines les plus fédératrices, rivalisant désormais avec le football et le basketball.
Vers une labellisation nationale
Face à cet engouement populaire, la question se pose : ne faudrait-il pas donner au bras de fer une reconnaissance institutionnelle ? Certes, la discipline est déjà inscrite dans la World Armwrestling Federation (WAF), mais il revient au Mali de poser son empreinte et de labelliser cette pratique, à l’image du Sénégal qui a élevé la lutte traditionnelle au rang de sport national.
Une opportunité pour les sponsors et acteurs culturels
Le bras de fer malien est aujourd’hui à un tournant décisif. Les acteurs de l’événementiel, les promoteurs culturels et les sponsors doivent saisir cette dynamique. Soutenir ce sport, c’est investir dans une discipline qui porte désormais la fierté et la jeunesse du pays. Plus qu’un simple divertissement, il s’agit d’un levier d’identité nationale et d’influence internationale.
Le Mali, futur berceau du bras de fer africain ?
Si la dynamique actuelle se poursuit, le Mali pourrait bien devenir la référence africaine, voire mondiale, du bras de fer. Ce sport, qui fédère déjà des milliers de passionnés, est en train de redessiner la carte des priorités sportives du pays.
Le bras de fer n’est plus une simple distraction. Il est devenu une cause nationale.
Nayté
