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Relation Afrique Amérique: Une Diplomatie Sélective, un Sahel Souverain.

Par Meguetan INFOS

La relation entre l’Afrique et les États-Unis a connu une nouvelle zone de turbulence cette semaine. En cause : l’invitation surprise de cinq chefs d’État africains au Bureau Ovale par le président américain Donald Trump. Si ce geste pouvait laisser entrevoir une volonté de rapprochement, la forme et le fond de cette rencontre ont suscité de vives frustrations sur le continent. L’attitude jugée condescendante et dominatrice du locataire de la Maison Blanche a ravivé les souvenirs d’un ordre international déséquilibré, où la parole africaine est souvent reléguée au second plan.

Mais au-delà de la forme, c’est le choix des pays invités qui interroge. Aucun État membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Mali, Burkina Faso, Niger – ne figurait sur la liste. Hasard diplomatique ou choix calculé ? Pour beaucoup d’observateurs, cette exclusion traduit une réaction américaine face au repositionnement géostratégique du Sahel, de plus en plus tourné vers la Fédération de Russie, dans une logique de partenariat fondé sur le respect mutuel et la souveraineté.

Le cas du Burkina Faso est particulièrement parlant. Le président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a poliment décliné l’invitation américaine, invoquant la priorité à la sécurité intérieure de son pays. Un refus symbolique et fort, qui affirme la dignité d’un État décidé à ne pas sacrifier ses intérêts sur l’autel de la diplomatie spectacle.

À ce geste de fermeté, on imagine aisément la posture qu’aurait adoptée le président de la Transition du Mali, le Général Assimi Goïta : celle du silence souverain. Car à l’heure où certains veulent encore faire croire que l’Afrique doit choisir ses partenaires sous tutelle, le Mali assume avec fierté ses choix diplomatiques, loin de toute pression extérieure. Les temps ont changé. L’Afrique d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui. Le Mali d’aujourd’hui est un pays qui parle d’égal à égal.

Dans cette nouvelle architecture des relations internationales, le respect de la souveraineté nationale, des choix politiques et des partenaires stratégiques ne saurait être négociable. Le peuple malien l’a affirmé à maintes reprises, dans la rue comme dans les urnes : la dignité ne se négocie pas.

Ce que certains perçoivent comme de l’isolement diplomatique n’est en réalité qu’un réveil de la conscience politique et géopolitique du Sahel. Une conscience fondée sur la souveraineté, la justice, et l’exigence d’un partenariat gagnant-gagnant.

Le message est clair : l’époque des diktats est révolue.

La Rédaction

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