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Poisson fumé à Koulikoro : l’abondance n’empêche pas la flambée des prix

Meguetan INFO.

À Koulikoro, la saison a été bonne pour la pêche. Les eaux ont été généreuses et le poisson, notamment destiné au fumage, a abondé. Pourtant, contre toute attente, le prix du kilo de poisson fumé n’a cessé de grimper, atteignant aujourd’hui entre 4000 et 5000 F CFA, selon l’espèce et le lieu de vente. Une situation paradoxale qui suscite colère, incompréhension et inquiétudes chez les consommateurs.

Des vendeurs qui justifient, des clients qui dénoncent

Les vendeuses de poisson fumé, principales tenancières de cette filière essentielle, expliquent cette hausse par la cherté du transport et les difficultés liées à la conservation des produits. En effet, avec des températures élevées, le stockage du poisson fumé sans dégradation devient un vrai casse-tête, surtout en l’absence de systèmes de réfrigération adaptés. Le coût du charbon, du bois de chauffe et des emballages aurait aussi explosé ces derniers mois.

Mais ces arguments ne convainquent pas tout le monde. Du côté des consommateurs, la pilule est amère. Certains dénoncent l’utilisation abusive de produits chimiques sur le poisson fumé — des substances parfois utilisées pour accélérer le processus de fumage ou conserver artificiellement la fraîcheur. Des rumeurs persistantes circulent sur la présence de résidus toxiques, qui inquiètent les familles et remettent en cause la qualité sanitaire du produit.

Quand le doute s’installe dans les assiettes

Il y a quelques années encore, le poisson fumé était un aliment de confiance, populaire, abordable et consommé dans presque tous les foyers de Koulikoro et au-delà. Aujourd’hui, cette confiance est sérieusement entamée. La flambée des prix, couplée aux soupçons sanitaires, pousse de nombreux consommateurs à se tourner vers d’autres sources de protéines, parfois moins locales… mais perçues comme plus sûres.

Cette situation révèle un mal plus profond : l’absence de contrôle rigoureux dans la chaîne de transformation du poisson. Ni les services de santé, ni ceux du commerce ne semblent en mesure d’assurer un suivi efficace des produits mis sur le marché. Et comme toujours, c’est le citoyen lambda qui en paie le prix fort — au sens propre comme au figuré.

L’urgence d’une régulation

Il est grand temps que les autorités locales prennent ce problème à bras-le-corps. Le secteur du poisson fumé est vital pour l’économie de Koulikoro : il fait vivre des centaines de familles et alimente des marchés bien au-delà de la région. Sans régulation, sans encadrement, sans transparence, c’est toute une filière qui risque de sombrer dans la méfiance et la désaffection.

Nayté

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