“Je me fiche de ce qu’elle a dit” : Trump furieux contre sa cheffe du renseignement, Tulsi Gabbard

Il semble y avoir de l’eau dans le gaz entre le président américain Donald Trump et la directrice du Renseignement national. La semaine dernière, Tulsi Gabbard a publié une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle elle exprimait des critiques apparentes à l’égard d’une guerre ouverte entre Israël et l’Iran, ainsi que d’une éventuelle intervention des États-Unis. Ces propos auraient fortement déplu au président américain, selon plusieurs sources citées par Politico.

 

Tulsi Gabbard a publié cette vidéo cryptique mardi dernier, après une visite dans la ville japonaise d’Hiroshima, détruite en 1945 par une bombe atomique. Elle a averti que nous sommes aujourd’hui “plus proches que jamais d’un anéantissement nucléaire” et que “l’élite politique et les fauteurs de guerre attisent de manière irresponsable la peur et les tensions entre puissances nucléaires”. Elle a ensuite appelé chacun à exiger la fin de cette folie.

Donald Trump n’a pas du tout apprécié la séquence. Lorsqu’il a découvert les images, il était en train de délibérer en cercle restreint sur une éventuelle aide des États-Unis à Israël dans le conflit contre l’Iran. Quelques jours plus tôt, il avait encore reçu à la Maison-Blanche plusieurs partisans d’une intervention américaine. Selon les sources de Politico, il a perçu la vidéo de Tulsi Gabbard comme “une tentative insolente” d’influencer sa décision dans le sens inverse. Il aurait été furieux, se plaignant auprès de ses collaborateurs que la cheffe du Renseignement avait “parlé hors de son rôle”. Il lui aurait également fait savoir en personne qu’il n’avait pas du tout goûté à sa démarche.

“Donald Trump n’aime pas que l’on s’écarte de la ligne officielle ou que l’on donne l’impression de le contredire. Et c’est exactement ce que cette vidéo semblait faire”, a déclaré un haut responsable du gouvernement.

Les tensions entre Trump et Gabbard sont également apparues au grand jour mardi à bord d’Air Force One, alors que le président rentrait chez lui après avoir assisté au sommet du G7 au Canada. Il répondait alors à quelques questions des journalistes présents à bord.

Selon l’ancien magnat de l’immobilier, l’Iran est “très proche” de fabriquer une arme nucléaire, alors que Tulsi Gabbard avait encore déclaré en mars que, selon ses services de renseignement, l’Iran ne développait pas du tout de bombe atomique. “Je me fiche de ce qu’elle a dit”, a lancé le président à un journaliste. “Je pense qu’ils étaient très proches d’en fabriquer une.”

Tulsi Gabbard est une opposante déclarée à toute nouvelle implication militaire des États-Unis à l’étranger. Trump tenait un discours similaire durant la campagne présidentielle, mais semble aujourd’hui opérer un revirement.

“Pas de problème”

Dans le même temps, l’attitude de Trump envers Gabbard, une ancienne démocrate, semble elle aussi, évoluer. Il faisait encore l’éloge de sa personne lorsqu’elle avait apporté son soutien à sa campagne MAGA l’année dernière, mais ces derniers mois, il aurait plusieurs fois envisagé de supprimer son service et de transférer les responsabilités du Renseignement national vers une autre agence, comme la CIA. Selon une source à la Maison-Blanche, Trump estime qu’elle “n’apporte rien à aucune discussion”.

Tulsi Gabbard est actuellement la principale conseillère en renseignement du président. Elle supervise également l’immense appareil d’espionnage des États-Unis. Gabbard réfute un potentiel problème avec le chef de l’État. Elle assure être “sur la même longueur d’onde” que le président concernant l’Iran. Elle était également présente mardi dans la Situation Room de la Maison-Blanche pour une réunion de haut niveau sur le Moyen-Orient.
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Source : 7sur7