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Arrestation de deux présumés terroristes à Bamako : Le jeu trouble et suspect de la CMA

Meguetan Infos

L’arrestation en pleine capitale malienne de deux individus – dont l’un est revendiqué par la CMA – pourrait marquer un tournant déterminant dans la lune de miel qu’entretiennent la communauté internationale et ce mouvement irrédentiste azawadien depuis 2012. Et pour cause : tandis que l’innocence d’Attaye Ag Abdallah est clamée et sa libération réclamée à cor et à cri par la Coordination de Mouvements de l’Azawad, plusieurs ambassades ont accordé du crédit à l’imminence de l’acte terroriste auquel son son nom est associé et au point de leur inspirer une fermeture de leurs bureaux respectifs.
En effet, la hantise d’une attaque terroriste à Bamako a dominé les esprits tout le week-end avec des informations persistantes sur une menace que corroboreront finalement l’arrestation de deux individus présentés comme les cerveaux présumés du projet malveillant. Il s’agit des nommés Alam AFTAB et Attaye Ag Abdadallah. Le premier est un Pakistanais d’origine et le second un Malien de la région de Kidal appartenant officiellement à la CMA par le biais de sa composante HCUA. Réputé proche d’Iyad Ag Ghali et du GSIM, il est en outre présenté comme l’instigateur très recherché de nombreux coups fourrés contre l’armée malienne en tant que redoutable logisticien dont la présence à Bamako ne serait pas fortuite. Toutes choses confortées par nombre de mouvements suspects dans certains coins de Bamako sur lesquels la sécurité malienne a constamment alerté durant tout le week-end, en appelant à la vigilance dans certains endroits stratégiques et de fortes concentrations humaines.
Et les services de renseignement nationaux ne sont pas les seuls à prendre la menace au sérieux. Plusieurs ambassades, notamment de pays opérant au Mali dans le cadre de la lutte antiterroriste, ont rehaussé dans la foulée leurs niveaux d’alerte, y compris par la fermeture temporaire de leur chancellerie pour certains. C’est le cas, selon des sources, de l’ambassade américaine dont la fermeture a été annoncée jusqu’à mercredi ainsi que de celle de France. Alors que ces mesures de prudence sont de nature à conforter le projet d’attentat auquel le nom d’Attaye Ag Abdallah est associé, celui-ci est réclamé à cor et à cri par la Coalition de Mouvements de l’Azawad qui clame en même temps son innocence. En volant au secours du suspect, la CMA, par la voix de ses responsables de la communication, le présente comme un simple chauffeur innocent – et non le redoutable logisticien -, qui s’est retrouvé à Bamako pour être au chevet d’un frère victime d’un accident parmi tant d’autres blessés évacués dans la capitale malienne par la Minusma depuis d’Aguelhoc. La CMA soutient, par ailleurs, qu’Attaye Ag Abdallah n’a aucun lien avec ses structures. Pas pour se démarquer à ses dépens du projet criminel dont il est soupçonné par les services de renseignement, mais plutôt pour le disculper et le laver de tout soupçon auprès d’autorités maliennes avec lesquelles sa libération a fait l’objet d’âpres négociations aussitôt l’arrestation survenue. Le mouvement d’Almou Ag Mohamed s’est dit même étonné que l’individu appréhendé par les services de sécurité n’ait pas été relâché alors que les assurances en ont été données par les hautes autorités maliennes et en vertu des démonstrations de son innocence.
Le hic est qu’il parait manifestement intrigant de voir la CMA se démener avec autant s’entrain et mobiliser le ban et l’arrière-ban pour obtenir l’élargissement d’un suspect sans aucune connexion avec ses différentes composantes. Le paradoxe pourrait ne pas échapper aux principaux partenaires de l’Etat malien dans la lutte pour l’éradication du terrorisme et dont les troupes – comme l’armée malienne – paient un lourd tribut au flou artistique qui alimente la persistance de l’insécurité dans le Sahel. L’épisode pourrait en définitive avoir levé un grand coin du voile sur le jeu trouble de la CMA et par conséquent affecter grandement la perception qu’en ont la communauté internationale et la France.

A KEÏTA

Source: Le Témoin

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