ACTUALITÉSsociété

Découverte, au marché de betail de Niamana, d’un réseau de vente des animaux volés au pays dogon : Le CAJPD réclame justice !

Le siège de l’association Ginna Dogon sis à Banakabougou Bamako a servi de cadre, ce dimanche 29 septembre 2019, au collectif des associations des jeunes du pays Dogon (CAJPD) d’attirer l’attention des plus hautes autorités nationales et internationales sur la persistance de la crise sécuritaire au centre du Mali. Surtout, la situation de bétails emportés par les bandits armés dont certains ont eu lieu, après l’assassinat de leurs propriétaires. Le collectif a dénoncé l’existence d’un réseau de recel de vol des animaux, au niveau du marché de bétail de Niamana avec plusieurs complices marchands et non marchands. Il appelle donc la justice à prendre sa responsabilité pour que tous les auteurs et leurs complices de ces vols soient punis conformément à la loi.

Nul n’est sans savoir la profondeur de la dégradation sécuritaire dans les régions du centre du Mali, plus particulièrement au pays dogon. Une situation qui a causé des pertes énormes en vies humaines, sans compter d’importants dégâts matériels dont des villages entiers partis en fumée. Après chaque catastrophe, tout le parc cheptel du village est emporté par les bandits armés déguisés en djihadistes ou terroristes.

Estimées à plusieurs centaines de milliers de têtes, les victimes ont constaté que la plupart de ce bétail volé est soit exporté vers les pays comme le Ghana, le Sénégal, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Burkina Faso ou les différents parcs à bétail de l’intérieur du pays ou encore de Bamako.

C’est dans ce cadre que les victimes se sont organisées pour sillonner les parcs à bétail de Bamako afin d’identifier les bêtes qui leur ont été volées. Suite à cela, les victimes ont indiqué que c’est généralement au parc de Niamana, à Bamako, et celui du Drale, à Kati, que certaines têtes ont été retrouvées.

De ce fait, elles ont tenu à remercier l’implication des autorités policières et judiciaires grâce à laquelle quelques bœufs ont été retrouvés avec certains responsables et complices. Ces derniers sont, selon eux, à la disposition de la justice en attendant le jugement. Par contre, d’autres cas impliquant certains responsables du marché de bétail de Niamana restent, selon le collectif, sans suite crédible pour le moment. Dans ces cas précis, plus d’une dizaine de têtes ont été retrouvés parmi les 95 bœufs emportés dans un village de Goudaga (cercle de Bandiagara) à la veille du mois de ramadan dernier, chez ‘’un frère de Ousmane Koïta dit Poker, également marchand de bétail à Niamana.

Un cas de vol au cours duquel, le propriétaire des bœufs M. Brahima Karembé dit Mara Bara, fut lâchement assassiné. Du fait que celui avec qui les bœufs ont été retrouvés a disparu dans la nature, les autorités vont saisir comme complices Poker et le président dudit marché de bétail, Boubou Cissé. Mais ces derniers ont été libérés, selon le collectif, avec le mandat de chercher et de ramener celui avec qui ils ont eu les bœufs, c’est-à-dire le frère de Poker en fuite.

C’est d’ailleurs cette décision de la justice qui est restée confuse sous les regards des victimes, qui estiment que le voleur, le vendeur, et l’acheteur sont tous des voleurs sur la base de la loi. Pire s’ils sont en connaissance du vol. C’est pourquoi les responsables de toutes les associations et organisations de jeunes du pays dogon ont interpelé les plus hautes autorités de l’État à s’investir pour que justice soit faite sur cette affaire en honneur à toutes les victimes de cette crise au centre.

Le collectif des associations n’a pas manqué de signaler que cette affaire renferme un important réseau de recel de bétails volés qui sert, après, à financer la crise « fausse et interminable » du centre du pays.

Sûr de cette découverte, le collectif regroupant tous les associations et regroupements de jeunes du pays dogon a indiqué que si la justice n’est pas établie dans cette affaire au Mali, il n’hésitera pas de saisir d’autres juridictions supranationales ou au contraire de se faire justice soi-même.

ISSA DJIGUIBA

Source: LE PAYS

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X