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Somalie: Amnesty International accuse l’armée américaine d’avoir tué trois civils

Amnesty International a accusé mardi les Etats-unis d’avoir tué trois civils dans une frappe aérienne en Somalie en mars et de ne pas avoir enquêté au sujet d’ informations selon lesquelles il s’agissait d’agriculteurs sans lien avec les insurgés islamistes shebab. Selon l’ONG, son enquête a révélé que les trois hommes tués le 18 mars dans le sud de la Somalie étaient des civils innocents et non des djihadistes comme l’a affirmé le Commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom).

L’armée américaine a intensifié en 2019 ses attaques par drones en Somalie contre les shebab, affiliés à Al-Qaïda et contre les membres du groupe Etat islamique (EI). Amnesty affirme que des civils figurent parmi les morts, précisant avoir pu rassembler les preuves dans une dizaine de cas.

L’Africom n’a fourni aucune preuve que les trois hommes tués en mars étaient des shebab, affirme l’organisation. Elle accuse aussi l’armée américaine de ne pas avoir mené d’enquête, en dépit d’une promesse en ce sens, et de n’avoir fait aucun effort pour contacter les familles des victimes.

« Il est déjà assez grave que le Commandement militaire américain pour l’Afrique ne semble pas savoir qui est tué ou mutilé par les frappes aériennes de sa guerre secrète en Somalie », déclare Abdullahi Hassan, un chercheur somalien pour Amnesty, dans un communiqué. « Mais il est répréhensible que l’Africom ne propose aux personnes concernées aucun moyen de le contacter et n’ait pas pris contact avec les familles des victimes après la mise en cause de sa version des faits », ajoute-t-il.

Amnesty indique avoir interrogé onze personnes au sujet de l’attaque du 18 mars, dont des collègues et la famille des hommes qui ont été tués lorsque leur voiture a été touchée dans la région de la Basse-Shebelle, en proie à l’insurrection islamiste. Toutes les personnes interrogées ont affirmé « de manière catégorique qu’aucun des hommes (tués) n’était membre des shebab », ajoute l’ONG.

Le porte-parole de l’Africom John Manley a déclaré à l’AFP que, « comme expliqué à Amnesty International, sur la base de méthodes détaillées et un ensemble de rapports de services de renseignement (…) le Commandement américain pour l’Afrique est raisonnablement certain que la voiture et ses occupants appartenaient aux shebab et soutenaient activement (leur) activité opérationnelle ».

Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont depuis perdu l’essentiel de leurs bastions, mais continuent à mener des opérations de guérilla et des attentats suicide meurtriers.

Lundi, ils ont mené un audacieux assaut contre une base de l’armée américaine située à environ 100 km au nord-ouest de Mogadiscio et attaqué un convoi militaire de l’Union européenne dans la capitale.

Source: lalibre

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