Kalaban-Koro : Trois femmes torturent une jeune fille de 15 ans avec décharges électriques durant cinq heures
Fatou est une jeune fille fiancée comme le veut la coutume dans la région de Mopti. En effet, à l’annonce de la date de mariage, Fatou, c’est le nom que l’on donnera à cette fille, d’une quinzaine d’années, quitte sa région natale Mopti, pour la capitale Bamako. Ce voyage fait partie des préparatifs de son trousseau de mariage. À son arrivée, elle s’est rendue dans une famille proche où elle devrait passer un mois. À la veille du départ de Fatou, en conspiration, Landouré la mère de la famille d’accueil, sa sœur et sa fille, ont placé une boite en caisse dans la valise de la future mariée. Celle-là, après avoir fait ses adieux aux membres de la famille, et sans se douter de ce qui l’attend, a pris congé. Elle avait organisé le voyage de retour avec une autre fille qui logeait juste près de chez elle. Donc, dans le programme elle devrait dormir chez cette dernière, ce qu’elle a fait. Mais vers 23 heures, Landouré arrive avec les deux autres filles et l’accuse directement de vol. Car selon elles, leur argent a disparu et que cela ne peut être que l’œuvre de Fatou.
Étonnée et choquée, elle leur demande de fouiller ses affaires, car elle est sûre d’elle. Elle n’a rien volé. Là, ces dénonciatrices lui arrachent la valise et commencent à retourner ses vêtements. Puis, elles s’arrêtent un moment donné en disant que leur allégation est confirmée, puisque la caisse est bien et belle dans la valise de l’accusée. Fatou surprise ne savait plus quoi dire puisque d’après elle, la caisse et son contenu lui est totalement inconnu et elle ignore comment elle s’est retrouvée dans ses affaires.
Ces femmes au lieu d’appeler la police, c’est le moins qu’elles peuvent faire. Non. Elles ont tout simplement décidé de prendre les choses en main en rendant elles-mêmes justice. Avec des idées tordues, elles ont tout d’abord séquestré la fille. De 23 heures à 3 heures du matin, elles n’ont fait que violenter Fatou en l’assommant de coups. Ensuite, elles l’ont envoyé à travers un appareil, des décharges électriques dans le corps. Pendant ces cinq heures de tortures, la fille a hurlé de douleur et vécu l’horreur. Le lendemain elles l’ont enfin laissée s’en aller. Arrivée chez elle à Mopti, la fille est devenue méconnaissable, presque folle. Sa famille ne comprenait rien. Le jour du mariage, quand on braque sur elle la lumière de la caméra, elle hurle en disant « non, arrêtez ! Ne me mettez pas du courant ». C’est ainsi que ses parents ont cherché à comprendre son comportement et que finalement ils ont tout appris, stupéfaits. Au vu de tout ce que Fatou a enduré, la sage décision a été de sursoir à son mariage. Ses parents préfèrent la soigner tant bien que mal pour l’instant.
Un traumatisme qui risquerait de la poursuivre pour longtemps. Selon nos sources, aujourd’hui, ses bourreaux sont en arrestation provisoire dans la prison de femme de Bollé avant l’audience qui est prévue pour le 4 mai prochain.
Mohamed Yarra : LE COMBAT