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Éditorial : Plutôt dans une fourmilière que dans la ruche

Meguetan Infos

C’est bien calé, c’est ce samedi, 30 décembre 2023, que l’Adéma-Pasj, du moins la coquille vide peinte de ses couleurs, tiendra sa 19ème conférence nationale à la maison des Aînés de Bamako. Temps nouveau, réalité cruelle, ce n’est pas au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba ou au C.I.C.B., encore moins au Palais des Sports, tous plus spacieux, que se tiendront les assises rouge et blanc de tous les dévoilements. Le parti, qui est, en vérité, désormais plus figuratif que représentatif, n’a pas les moyens de ses ambitions pour faire de ce haut moment un tremplin qui sera conté dans les annales des activités politiques durant la Transition courtisée par ceux qui ont catégoriquement refusé de prendre aux Assises Nationales de la Refondation (A.N.R.) et qui, pourtant, se battent aujourd’hui avec bec et ongle pour devenir les patentés metteurs en œuvre des recommandations des A.N.R., c’est-à-dire les aspirations légitimes du peuple malien qui s’est soulever pour solder tous les crimes que ceux-là ont sans état d’âme perpétrés régulièrement contre leur pays, la patrie. L’Adema-Pasj a choisi donc de s’illustrer, non pas dans une ruche, mais dans une fourmilière. C’est parce que l’argent frauduleusement piqué à l’Etat par le biais du financement public des partis politiques ne coule plus, à fortiori à flots ; parce que le peuple, ces citoyens qui ont soutenu la Transition parce que conscients de la pertinence de sa démarche, ne suit pas alors qu’il est sorti massivement le 14 janvier 2022 et qu’il a participé à titre individuel et collectif aux AN.R. C’est aussi parce que les traditionnels bailleurs de l’Adema-Pasj ne sont plus en situation de pouvoir pour s’en mettre plein les poches et sacrifier aux activités partisanes par une débauche d’argent vite récupéré dès que le moment du partage des strapontins les favorise. La preuve, tout n’allait pas si mal encore quand, le 10 octobre 2021, la Ruche, qui n’a jamais produit autre chose que la concussion, les crapuleux bradages, etc., organisait son deuxième congrès ordinaire du mouvement national des femmes- depuis sa création !-couplé au quatrième congrès ordinaire du mouvement national des jeunes au C.I.C.B. « sous la haute présidence du Président Pr. Tiémoko Sangaré, Président du Parti ».

Comparaison n’est certes pas raison et il faut comparer les choses comparables. Les observateurs noteront toujours les faits. Ainsi, le parti Yelema a tenu, seulement la semaine dernière, quasiment jour pour jour une semaine avant la 19ème conférence de l’Adema-Pasj, au C.I.C.B. Yelema, si les partis politiques étaient des humains, serait bien loin dans le décompte des enfants de l’Adema-Pasj, un jeunot à la recherche de ses marques. Le parti de Moussa Mara a choisi son candidat. Et c’est là le grand problème de l’Adema-Pasj depuis presque 25 ans, après avoir été au sommet du pouvoir pendant dix ans : il n’a pas de candidat à l’élection présidentielle, mais il lui faut rester au cœur des délices du pouvoir (ou réintégrer les cercles d’avenir de la Transition, de la troisième République en somme). Ce samedi, comme face à ATT, à Capitaine Sanogo et à IBK, les opportunistes proclameront soutenir la candidature à l’élection présidentielle prochaine de colonel Assimi Goïta. Ruse de Sioux, nauséabonde, d’autant que c’est après avoir longtemps misé sur le maire de Bamako, Adama Sangaré désormais dans les mailles des filets de la justice, et après avoir fait beaucoup espérer le milliardaire Seydou Coulibaly, candidat connu du mouvement Benkan, société civile, qui aspire remporter l’élection présidentielle à venir au nez et à la barbe des partis politiques tous tâchés de nuisances multiples. Le parti de l’abeille aura-t-il son candidat à la prochaine présidentielle ? Le malaise est patent, il est vécu dans la Ruche. Dans une interview qu’elle a accordée au journal Mali Horizon le 24 mai 2023, à l’occasion du deuxième anniversaire de la rectification de la Transition, à la question de savoir si l’Adema-Pasj présentera un candidat à la prochaine présidentielle,  Mme Konté a cette réponse : « L’ADEMA n’a aucune autre alternative que d’avoir son candidat à la prochaine élection présidentielle. Si jamais ce n’est pas le cas, ç’en est fini pour le parti et, cela, définitivement. »

 

Amadou N’Fa Diallo

Le National

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