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Entre Nous : Le Colonel et les chants de sirène

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Une délégation venue de Ségou était le week-end dernier à Nioro du Sahel pour évoquer avec le Chérif Bouyé, la candidature du Colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle. Le Collectif pour la refondation du Mali (COREMA) appelle à travers de nombreuses sorties publiques de son porte-parole, Aboubacar Sidiki Fomba, la candidature du Président de la Transition. Un autre mouvement politique en l’occurrence l’AREMA ne ménage pas ses efforts dans ce sens. Il dispose d’un siège digne d’un quartier général de campagne.

Le Colonel Assimi Goïta fait face aux chants de sirène. Que fera donc l’officier supérieur ? Dansera-t-il au son de ces chants ? Difficile d’y répondre.

Le Président du Mouvement Anko-Mali, Mohamed Mamata Touré commente : « Aujourd’hui Assimi Goita est la solution parce qu’il détient tous les avantages du pouvoir et beaucoup profitent sinon cherchent à profiter auprès de lui. L’histoire suit son cours et est toujours la même, aucun changement, aucune évolution, la pensée, les mêmes erreurs, la même répétition. » Il lance un cri de cœur : « N’envoyez pas le Colonel Assimi Goïta à l’abattoir comme vous l’aviez fait à ses prédécesseurs. »

Pour fermenter son argumentaire, Mohamed Mamata Touré cite les cas de feu Amadou Toumani Touré et feu Ibrahim Boubacar Kéïta. Selon lui, Amadou Toumani Touré, « le soldat de la démocratie », « le patriote », « la solution » a été chassé après dix (10) « comme un vulgaire délinquant qui n’a jamais rien fait de bien pour le Mali par les mêmes têtes ». L’exemple de Feu ATT  est le plus frappant et constitue une leçon d’histoire.  Les gens criaient ici : « nous allons mourir derrière toi » mais il n’a vu personne quand les canons des mutins du capitaine Amadou Haya Sanogo pleuvaient sur le palais de Koulouba. Si certains de ses soutiens se sont opposés au coup de force militaire sans réclamer son retour aux affaires, d’autres ont rapidement pris la direction du Camp Soundiata pour faire allégeance aux nouveaux maîtres.

« Les calculs et les positionnements furent à géométrie variable en fonction des circonstances. Nombreux furent ceux qui défilèrent à Kati où ils firent allégeance », écrit Pr Issa Ndiaye dans sa tribune « Faut-il désespérer du Mali d’IBK ».

Le jour où ATT prenait l’avion de commandement du Président Malick Sall du Sénégal pour rejoindre ses terres d’exil dakarois, personne n’était à l’aéroport.

Le Président du Mouvement Anko-Mali cite le cas de Feu Ibrahim Boubacar Kéïta. « Chassé lui aussi comme son prédécesseur perdant tous les honneurs, lynché et traité de tout, comme si ce n’était pas ce digne descendant de Soundiata Keita, le Massa du grand empire du Mali qui était tant aimé et chéri de tous avec un record historique jamais égalé dans les élections présidentielles maliennes ».

A la suite de Mohamed Mamata Touré, on serait tenté de dire au Colonel Président de la Transition de se méfier des chants de sirène. Ils veulent se servir à volonté. Ils changent de position en plein jour afin de jouir des avantages. Aujourd’hui, ceux qui crient Assimi Goïta sont les mêmes qui scandaient ATT ou IBK. Demain, ils crieront à la gloire d’un autre comme si le Mali n’a jamais connu Assimi Goïta.

Si feu Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni nous enseigne qu’il n’y a pas d’homme providentiel, Amadou Hampâté Ba nous rappelle que « le pouvoir est une drogue ». Que Dieu préserve le Mali !!!

Par Chiaka Doumbia

Le Challenger

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