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Mali : Affaire de déstabilisation : « La chambre d’accusation annule la procédure et les mandats de dépôt. Ordonne la mise en liberté. » Avocat

La chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako annule  ce mardi 02 Mars 2021 la procédure et les mandats de dépôt contre les prévenus dans l’affaire dite de « déstabilisation des institutions ».

Ce que l’on sait

Tout a commencé le lundi 21 décembre avec une série d’interpellations menées par la Direction générale des services de l’État (DGSE, le renseignement malien). Une semaine plus tard, alors que les arrestations se poursuivaient, le procureur de Bamako a enfin apporté des réponses dans cette affaire particulière au regard de la personnalité des mis en cause et d’un contexte où l’on peut s’étonner d’une telle possibilité alors que les militaires, très forts dans cette transition, sont au cœur du pouvoir et donc du Renseignement. « À la suite d’une dénonciation des services de sécurité faisant état de faits d’atteinte à la sûreté de l’État, une enquête préliminaire a été ouverte au niveau du Service d’investigations judiciaires (SIJ) de la gendarmerie nationale », avait fait savoir le procureur de Bamako, Mamoudou Kassogué.

Jeudi 31 décembre, le parquet de Bamako a confirmé dans un communiqué l’ouverture d’une information judiciaire contre six personnalités, dont le dernier Premier ministre avant le putsch d’août, Boubou Cissé, pour « complot contre le gouvernement, association de malfaiteurs, offense à la personne du chef de l’État et complicité ». Le juge a ordonné leur placement sous mandat de dépôt. Boubou Cissé avait formellement démenti le 23 décembre toute implication dans un projet de déstabilisation. « Je tiens à prendre l’opinion nationale et internationale comme témoins de cette odieuse tentative de jeter le discrédit sur ma personne et l’idéal politique que je suis supposé incarner : je ne suis ni directement ni indirectement, de quelque manière que ce soit, associé à un projet de déstabilisation des institutions de mon pays, et je défie quiconque d’en apporter la preuve contraire », a-t-il écrit sur sa page Facebook. Le 24 décembre, des hommes armés non identifiés ont fouillé son domicile à Bamako en son absence, selon ses avocats. Depuis, l’ancien Premier ministre, qui n’a pas été incarcéré, est « resté introuvable » selon le parquet. Aux dernières nouvelles, il est présumé se trouver toujours à Bamako.

Le parquet a évoqué des faits présumés « d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État », des « indices graves et concordants » de l’existence d’une « entreprise criminelle » et des « actions de sabotage » contre des initiatives prises par les autorités de transition mises en place par les militaires après leur putsch. Le parquet se garde de parler de coup d’État, mais c’est bien « pour des faits [présumés] de tentative de coup d’État » que les mis en cause ont été inculpés, a souligné dans un communiqué le collectif d’avocats qui les défend.

Quelles sont les personnalités citées ?

En dehors de Boubou Cissé, la justice a écroué Mohamed Youssouf Bathily, dit «  Ras Bath », militant, polémiste et animateur radio aux nombreux sympathisants ; Vital Robert Diop, directeur général du Pari mutuel urbain (PMU), organisation de paris sur les courses de chevaux et de jeux de hasard ; Aguibou Tall, responsable d’une agence œuvrant à l’accès aux télécommunications, demi-frère de Boubou Cissé ; deux hauts cadres du Trésor public (Finances de l’État), Mamadou Koné et Souleymane Kansaye. Sékou Traoré, secrétaire général de la présidence de la République.

Maliactu.ne

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