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Promotion de l’eau potable et l’assainissement : La nouvelle constitution en passe d’occulter une question essentielle de la société Malienne

Meguetan Infos

La nouvelle constitution Malienne en gestation avec l’avant-projet est en passe d’occulter une question essentielle du quotidien des Maliens, en ne mentionnant pas expressément l’eau et l’assainissement dans l’Avant- projet de constitution comme un droit fondamental.

En effet, c’est  depuis plus d’une décennie que les acteurs du secteur WASH se battent pour que cette question essentielle soit prise en compte, après avoir participé à toutes les initiatives, ces acteurs constatent avec amertume le risque historique de voir le WASH dilué dans un fourre-tout de concept d’environnement. Pour continuer à garder l’espoir d’une prise en charge de la question du  WASH dans la nouvelle constitution, le Réseau des Journalistes pour la Promotion de l’Eau potable et l’Assainissement (RJEPA) en partenariat avec la Coalition Nationale de la Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CN/CIEPA WASH), continuent le combat de la bonne information.

Le lien entre l’eau potable, l’assainissement et la nutrition est désormais établi, de sorte que de plus en plus l’on comprend que l’on ne saurait parler de nutrition sans eau et assainissement. Pourtant les taux d’accès de 70,9% pour l’eau potable et 39% pour l’assainissement illustrent assez bien la problématique qui reste encore une préoccupation pour le bien-être de nos populations. La nutrition est l’autre fondement de la vie quotidienne des populations, il est important que l’état prenne en charge ces fondamentaux pour la vie de nos populations.

         L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT UN SECTEUR PRIORITAIRE DU CRRED 2019-23

Le CREDD (Cadre de Relance pour le Développement Durable) est l’unique espace national approprié d’appréciation des politiques de développement du pays, dans son document le WASH est une priorité des pouvoirs publics atteste M Boureima TABALABA coordinateur  de la CN/CIEPA/WASH. Pour lui, il est clair que l’accès à l’eau potable et l’assainissement est une priorité de l’état Malien pour qui cette question fait l’objet d’une attention particulière, car il s’agit du quotidien de millions de nos compatriotes. Pour M TABALABA, sur le plan institutionnel le secteur est géré par trois départements à savoir : le département de l’énergie et de l’eau, celui de l’assainissement et du développement durable et celui de la santé pour les questions d’hygiène, le secteur est donc dispersé. Les taux d’accès du secteur reflètent assez bien le niveau des préoccupations, au même moment selon M TABALABA, le financement demeure une préoccupation majeure car  le financement dépend pour l’essentiel de l’extérieur, près de 85% des financements venant des partenaires. Or depuis quelques années encore, ces financements des partenaires ont été beaucoup impactés par la crise institutionnelle, de sorte que bon nombre de partenaires ont momentanément arrêté les financements. En outre la croissance démographique dépasse de loin la croissance économique de sorte que les besoins sont énormes par rapport aux capacités de réalisations des infrastructures de l’état. Ainsi, le coordinateur reconnait les immenses efforts déployés par les pouvoirs comme la relecture des textes : la politique nationale de l’eau et celle de l’assainissement et des stratégies comme la stratégie WASH/ Nutrition et le WASH/SANTE qui sont des innovations pour soulager d’avantage les populations. Le coordinateur précise que la plupart des grands programmes du secteur sont à l’arrêt, ce sont plutôt des suspensions liées au contexte, c’est pourquoi la société civile entend poursuivre son combat pour une amélioration des financements face aux besoins toujours croissants des populations. Pour M TABALABA, il est important de continuer les efforts pour une amélioration constante des financements, c’est pourquoi dans le cadre du SWA, il est souhaité que le budget de l’état consacré au WASH atteigne les 5%, car il est de nos à jours à 3,6%, l’augmentation du budget alloué par l’état est un impératif pour l’atteinte de l’ODD6 pour l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement. C’est pourquoi, il est impérieux de faire tout pour que cette question du WASH soit prise en charge par la nouvelle constitution, pour davantage favoriser les progrès et l’atteinte des objectifs.

   LA NOUVELLE CONSTITUTION EST UNE AUBAINE CERTAINE

Le coordinateur de la CN/CIEPA WASH est formel, cela fait plus d’une décennie que son organisation et l’ensemble des acteurs du secteur se battent pour que la question du WASH soit prise en charge comme droit fondamental de l’homme. C’est pourquoi, ces acteurs ont été de tous les combats pour les différentes initiatives de reformes et de révisions constitutionnelles. En outre rappelle le coordinateur, cette préoccupation majeure des populations a toujours été prise en compte par les différents processus, ainsi elle figure dans les différentes moutures déjà proposées. Ce serait un vrais gâchis que la nouvelle constitution en gestation fasse l’impasse sur cette question fondamentale de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

L’adoption d’une nouvelle constitution est une opportunité historique pour le pays, alors cette réforme majeure de la loi fondamentale est une aubaine pour introduire cette question essentielle dans notre loi fondamentale. Cette introduction va surtout favoriser des facilités pour booster les financements qui restent la principale difficulté du secteur WASH, car il est important de rappeler  le secteur est dépendant à plus de 85% des partenaires extérieurs. Ce sont ces dynamiques, qu’il faut expliquer aux décideurs, en adoptant l’accès à l’eau potable et l’assainissement dans la constitution, nous allons rendre énormément de service à l’amélioration du bien-être de nos populations. En effet, l’eau c’est la vie n’est pas un slogan creux mais une vraie réalité qui tellement quelle est réelle, elle est banalisée, mais comprendre cette réalité, il faut juste manquer d’eau pendant une journée. Assurer, l’accès à l’eau et à l’assainissement aux populations c’est impacter durablement leur condition de vie, c’est aussi amélioré, leur santé, leur économie, leur bien-être, leur vie.

Les acteurs du secteur WASH disent continuer leur combat, jusqu’à ce que, cette question cruciale soit intégrer dans l’avant-projet de réforme constitutionnelle.

En tout cas la société civile est dans rôle celui d’interpeller les plus hautes autorités en ces temps de reformes pour qu’ils disposent de l’ensemble des arguments pour prendre de bonnes décisions pour le Mali, surtout pour des textes qui déterminent la vie de la nation pour les décennies à venir.

Y KONATE

maliweb.net

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