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Violences basées sur le genre : les hommes souffrent en silence

Meguetan Infos

Les violences basées sur le genre (VBG) sont de plus en plus récurrentes dans les sociétés maliennes où l’on est souvent témoin d’agissements aux conséquences dramatiques comme les féminicides. Toutefois, les hommes sont à peine moins victimes que les femmes de violences conjugales mais souffrent en silence de crainte d’essuyer une humiliation.

En effet, la violence basée sur le genre (VBG), parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes nuisibles, dirigé contre un individu en raison de leur identité de genre.  Elle est basée sur un déséquilibre des pouvoirs et exercée dans l’intention d’humilier et de faire naître chez une personne ou un groupe de personnes un sentiment d’infériorité et/ou de subordination.

Nous parlons d’un sujet peut ordinaire et considéré comme un tabou dans notre société, il s’agit des violences faites aux hommes. Plus de 70.000 hommes sont victimes de violence conjugale chaque année en France. On ne dispose cette d’aucune estimation pour le Mali, mais le phénomène y est une réalité. Certains hommes sont battus ou violentés par leurs femmes, une réalité étouffée qui laisse les victimes sans prise en charge.

En clair, des hommes sont bel et bien victimes de violences conjugales, même si le phénomène est féminisé dans l’imaginaire populaire. Les femmes sont certes les plus exposées mais les hommes violentés aussi existe, quoiqu’ils préfèrent garder le silence et se passer de dénonciation au nom des préjugés. Perçus comme le chef naturel dans les foyers, aux yeux de la communauté, il est difficile pour la société d’admettre qu’un homme puisse être victime de coups et blessures infligés par son épouse. Les maris maltraités choisissent de taire leurs mésaventures puisque par-delà le déshonneur qui lui rejaillirait à la face, il craint surtout le ridicule qui s’attachera à son nom. En clair, les victimes au masculin ont peur des jugements de la société et craignent la perception qu’elle a d’un homme ravalé au sexe faible par sa propre femme.

Par ailleurs, les violences ne sont pas seulement physiques; elles peuvent être aussi une nature sexuelle, verbale, psychologique, socioéconomique ou peuvent prendre de nombreuses autres formes. Sur la question, deux victimes de violences ont accepté de témoigner sous anonymat à Sanguarébougou et sont entrés dans certains détails de leurs vie conjugale devenue un enfer, selon eux, quelques années à peine après le mariage. «Je ne peux même pas parler de rapport intime à ma femme sans recevoir des coups et je ne peux non plus la divorcer parce que je l’aime autant que j’ai très peur d’elle, car elle est capable de tout», nous a confié MK, dévasté.

Allant dans le même sens, DP assure être constamment brutalisé par que sa femme brutalise et même menacé de mort au couteau. «J’ai tout fait pour que l’on s’entende mais rien à faire» s’est-il lamenté.

Il est loisible de comprendre faut dire que la société ne facilite rien aux hommes, qui n’ont d’autre choix que le silence pour éviter les inévitables railleries de l’entourage.

Interrogés sur le phénomène, d’aucuns estiment que les causes de ces violences sont multiples. Elle peut être mystique car certaines femmes ont tendance à consulter marabouts et féticheurs aux fins d’exercer un contrôle sur leur mari, le mener à la baguette et inverser les statuts sociaux des genres dans notre société. Ainsi, quoiqu’elles disent, l’homme ne peut se défendre. D’autres l’expliquent par une question de nature intrinsèque et soutiennent que les hommes qui acceptent de se battre sont tout simplement faibles psychologiquement. Ainsi, les hommes calmes par nature sont logiquement des proies faciles pour leur femme qui agit avec la conscience que leur époux est incapable violence. Elle va donc chercher à s’imposer comme cheffe dans le foyer et n’y parvient souvent que par des violences morales, verbales ou même physique sur le conjoint.

Toutefois, la violence psychologique est celle que l’on rencontre le plus fréquemment et qui s’avère la plus destructrice puisqu’elle conduit à la dépression, à la drogue, à l’alcool, au suicide et à l’isolement.

Sujet tabou, réalité mal connue ou que l’on ne veut pas connaître, la réflexion s’impose, en tout cas. Cependant, les hommes et les femmes violents doivent comprendre que les injures, les coups et blessures sont sanctionnés par la loi et peuvent donner lieu à une condamnation, laquelle loi ne fait aucune distinction entre l’homme et la femme.

Aly Poudiougou   

Le Témoin

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