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Contre les projets hub-uesques de Chronopost ou Amazon : cette France qui refuse les entrepôts géants

Meguetan Infos

Mobilisation. Partout dans le pays, les luttes s’intensifient contre les groupes de logistique qui bétonnent à tout va, au mépris des salariés et de l’environnement. Chronopost vient d’encaisser une défaite pour l’installation de son hub en Seine-et-Marne.

Monsieur le maire a fini par jeter l’éponge : le futur entrepôt de Chronopost, monstre de métal grand comme cinq terrains de football qui devait débiter 33 000 colis par heure, ne sortira pas de terre à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne).
Et pourtant, Dieu sait que Guy Geoffroy y tenait, à son entrepôt. Lors du conseil communautaire de Grand Paris Sud, fin juin, l’édile LR n’avait pas hésité à défendre un « projet d’intérêt vital ». Et à tonner d’une voix grave, lestée de toute la dignité que confèrent vingt-sept années de mandat local, pour rappeler à l’ordre les opposants, renvoyés à leur statut minoritaire. « Je suis le numéro un d’une liste qui, pour la cinquième fois consécutive, a été élu au premier tour », grondait-il. De quel droit son opposition, balayée lors des dernières municipales, osait-elle se dresser sur sa route ?

« Imaginez 1 000 camions qui auraient circulé là tous les jours… »
Une fois n’est pas coutume, les minoritaires ont triomphé. Et le visiteur qui se promène aujourd’hui dans les rues de Combs-la-Ville, paisible commune de 22 000 âmes, comprend l’hostilité soulevée par le projet de hub. « Regardez, c’est ici que ça devait se faire ! » Charley Sifaoui, riverain très impliqué dans la bagarre, désigne d’un geste large les 20 hectares de terres en friche, dissimulés par quelques rangées d’acacias, en bordure d’un quartier résidentiel.

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« Imaginez 1 000 camions qui auraient circulé là tous les jours, à moins de 100 mètres des habitations, avec un entrepôt géant éclairé nuit et jour… » On imagine. Les végétaux auraient constitué une digue bien fragile pour les pavillons sagement alignés de l’autre côté, dont les propriétaires savourent le renoncement municipal. « C’était totalement incohérent, estime Sadia Faty, un expert-comptable qui a emménagé il y a un an. Entre le va-et-vient incessant des camions, la pollution visuelle… Bien sûr, cet entrepôt aurait fait chuter la valeur de ma maison. Mais sur le plan écologique aussi, c’est une absurdité. »

« Le plan local d’urbanisme interdisait catégoriquement toute installation »
Revenons au début. Chronopost, filiale de La Poste spécialisée dans la livraison expresse de colis, cherche un terrain susceptible d’accueillir un entrepôt de tri gigantesque, le plus grand de l’entreprise en France. Le maire de Combs-la-Ville répond « banco ». Il espère probablement régler l’affaire en un tournemain, dans la torpeur de l’été, mais la belle mécanique s’enraye.

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