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Us et coutume : Le pays dogon, un vrai patrimoine culturel malien à conserver

Meguetan Infos

Ce numéro est consacré au patrimoine culturel du pays Dogon. Peuple travailleur, vaillants agriculteurs, les Dogons Vivent essentiellement en 5ième région administrative du Mali à savoir la région de Mopti. Qui elle aussi a connu une subdivision qui a permis la création des nouvelles régions dont Bandiagara, la capitale du pays Dogon. Cette région historique s’étend de part et d’autre de la falaise de Bandiagara. La région est un vaste plateau gréseux s’élevant progressivement depuis le fleuve jusqu’à la falaise. Les Dogons sont parmi les ethnies qui possèdent le plus de patronymes, on y compte 117 noms de famille. Il y a entre autres, Guindo, Dolo, Ongoïba, Kansaye, Djiguiba, Kassogue, Togo…

Le site des falaises de Bandiagara du pays Dogon est un vaste paysage culturel qui couvre 400 000 hectares et comprend 289 villages répartis entre les trois régions naturelles : plateau gréseux, falaise, plaine (plus des deux tiers du périmètre classé sont occupés par le plateau et les falaises). Le pays dogon était devenu, jusqu’à la guerre du Mali, la première région touristique du Mali et de l’Afrique de l’ouest, en raison de ses attractions majeures : le caractère exceptionnel du site naturel et sa richesse culturelle. Leur langue parlée est le dogon qui regroupe plusieurs dialectes. Il existe aussi une langue secrète, le sigi so, langue réservée à la société des masques, ils sont liés avec l’ethnie des Bozo par la « parenté à plaisanterie » appelée sinankunya au Mali.  Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures. L’une des formes les plus caractéristiques du pays Dogon est celle du togu-na, le grand-abri, un hangar qui abrite sous un toit de branchages supporté par des poteaux de bois non équarris, une plateforme où sont disposés des bancs pour les hommes. La falaise et ses éboulis constituent une aire naturelle d’une beauté unique et exceptionnelle en Afrique de l’Ouest. La diversité des formes géomorphologiques (plateau, falaises et plaine) du site est caractérisée par la présence de monuments naturels (grottes, dunes fixes et abris-sous roche) qui témoignent de l’influence continue de différents phénomènes d’érosion. C’est aussi dans l’environnement naturel qu’est localisée une plante endémique « l’Acridocarpes Monodie » dont l’aire de distribution se limite aux falaises, et des plantes médicinales spécifiques utilisées par les thérapeutes et autres guérisseurs Dogon. Les relations du peuple Dogon avec son environnement s’expriment également dans des rituels sacrés associant de manière spirituelle le renard pâle, le chacal et le crocodile.

Traditionnellement, les hommes dogons sont en général vêtus d’un boubou appelé le bogolan (ce sont les Dogons qui sont à l’origine de ce tissu) ou d’une tunique ouverte sur les côtés et d’un pantalon tissé de trois bandes de chaque côté des cuisses. Les vêtements de couleur marron, ocre, jaune sont préférés. Les Dogons portent le chapeau conique, mais plus souvent encore le bonnet, surtout chez les hommes âgés. Les femmes quant à elles portent le pagne et le boubou féminin. La majorité des Dogons pratiquent une religion animiste incluant l’esprit ancestral Nommo, avec ses festivals et une mythologie dans lesquels Sirius joue une part importante. Une minorité significative des Dogons s’est convertie à l’islam et quelques autres au christianisme. Ils recherchent fortement l’harmonie, ce qui se traduit dans plusieurs de leurs rites.  Les dogons rentrant dans le rituel, demandant au résidant comment va sa famille entière dont cette dernière répondait ça va ou plus clairement (sewa). En raison de la répétition du terme sewa dans tout village Dogon, les peuples voisins les ont surnommés les personnes de sewa. Les Dogons sont des agriculteurs et des forgerons, et ils cultivent le millet perlé, le sorgho et le riz, ainsi que l’oignon, le tabac, les arachides et quelques autres légumes. Les Dogons élèvent également des moutons, des chèvres et des poulets. Le grain est stocké dans les greniers.

Dans les sociétés et rite religieux on a la shônan, communément appelée toguna (ou « case à palabres »), est une construction présente dans chaque village, sous laquelle les hommes du village, et plus particulièrement les anciens, se réunissent pour parler des affaires communes. Les cérémonies du Sigui sont un important rituel de régénération. Elles commémorent la révélation de la parole orale aux hommes, ainsi que la mort et les funérailles du premier Hogon. Le Hogon est la plus haute autorité spirituelle parmi les dogons. Il intervient dans les rites agricoles et dans le règlement de différents conflits. Le Hogon est choisi parmi les hommes les plus vieux du village. Après son élection il doit suivre six mois de réclusion, pendant lesquels il ne lui est permis ni de raser ni de se laver. Il porte des vêtements blancs et personne n’est autorisé à le toucher. Le Hogon doit vivre seul dans sa maison. Les Dogons croient que le serpent sacré Lébé vient pendant la nuit pour purifier le Hogon et lui communiquer la sagesse. Certains interdits lui sont prescrits. La  société des masques dirige les danses masquées organisées lors des différentes cérémonies. La société comprend tous les hommes. Les garçons y entrent après la circoncision. Les femmes ne sont pas admises dans cette société, sauf celles nées l’année du Sigui.

En somme, pour la conservation du riche patrimoine culturel du pays Dogon et les immenses traditions ancestrales de ce vaillant peuple, les autorités doivent y consacrée une véritable législation. Surtout que les sites touristiques de cette région sont des richesses que le Mali pourra exploiter.

Oumou SISSOKO

L’Alternance

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