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Clap de fin de Barkhane et Takuba au Mali : Macron récuse une défaite pourtant évidente pour beaucoup d’analystes

Meguetan Infos

Accueillie hier en héroïne pour avoir stoppé net à Konna les colonnes d’extrémistes, chassée aujourd’hui comme une paria avec un coup de pied dans le c… ! Quelque chose a incontestablement foiré dans l’engagement militaire français au Mali. Pour le moment, des hommes politiques et la presse française nous livrent une analyse sans complaisance.

Contrairement à certaines publications financées par des lobbies qui ont fait élire Emmanuel Macron à l’Elysée, ils sont nombreux les journaux français (quotidiens et hebdomadaires) à analyser le retrait militaire de la France du Mali sans complaisance. Et ils pensent majoritairement que cela consacre l’échec d’Emmanuel Macron. «Barkhane devait plier bagage. Et plus vite que prévu», a ainsi lancé «Libération» (dans sa parution de dimanche, 20 février 2022) tout en soulignant que ce clap de fin au Mali ne signifie pas la fin de la lutte contre une «insurrection jihadiste hors de contrôle». Et pour le quotidien  proche de la Gauche, le retrait de Barkhane du Mali sonne comme une «oraison funèbre pour l’une des plus longues opérations extérieures de la Ve République».

Ce «farewell» (adieu) de la France au Mali, que «Les Echos» appelle «la guerre la plus vaste» du monde, laisse en tout cas aux quotidiens «La Croix» et «Le Parisien» comme un goût «amer». La France «doit repenser son mode d’action en Afrique de l’Ouest», sermonne le premier. Ne manquant pas d’évoquer la jeunesse africaine «vibrante, désireuse de prendre son destin en mains». Quant à «La Croix», elle invite la France à «se faire plus discrète».

«Comment ne pas éprouver un sentiment de gâchis alors que le terrorisme affilié à Al-Qaïda et au groupe État islamique sévit toujours, s’étendant même au-delà du Sahel vers les pays du golfe de Guinée et déstabilisant plus que jamais les États de la région ?», s’interroge «Le Parisien»… Ce quotidien rappelle que «le président (quasi) candidat (Emmanuel Macron) voulait éviter le risque d’interférence des colonels putschistes dans la campagne, avec des images de manifs antifrançaises et de drapeaux tricolores brûlés au Mali». C’est pourquoi la présidence française a «soigné la mise en scène : Macron est apparu flanqué de dirigeants africains et européens. Façon de bien montrer que la France n’est pas seule et agit en concertation avec ses alliés», souligne «Le Parisien» qui rappelle aussi que les militaires  démentent aussi toute idée de défaite.

Quant au candidat de la France insoumise à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, il a qualifié le retrait militaire de la France du Mali de «piteux» avec un bilan «accablant» pour le président François Hollande et son successeur à l’Elysée. Ce «désastre» était «largement prévisible…Tel est le prix de la gloriole de quelques-uns. Ceux-là ont transformé une opération militaire ponctuelle en une expédition sans perspective politique autre que de faire les fiers à bras à Paris», a ajouté dans un communiqué le leader de la France insoumise, candidat de gauche le plus haut dans les sondages, autour de 10 %.

Il vise particulièrement l’ex-président François Hollande (2012-17) qui avait envoyé des troupes au Mali en 2013 pour lutter contre des groupes jihadistes. Il n’épargne pas non plus Jean-Yves Le Drian, ministre des Armées avant de prendre les Affaires étrangères. «Il faut donc partir juste parce que c’est devenu intenable. Juste écrasé sous le poids de la bêtise et de la désinvolture des chefs civils français qui se sont grisés en voulant jouer à la guerre», a déploré M. Mélenchon.

Il a en outre promis que, s’il était élu, il ferait évoluer la politique d’accords de défense en Afrique. «Il ne peut plus être question de se voir convoqué puis renvoyé comme nous l’avons été au Mali», a-t-il indiqué. Et d’ajouter, «dans l’immédiat, je crois qu’il faut revenir dans les bases françaises existantes sur le continent africain, avoir un sérieux débat d’ensemble au Parlement avant de décider quoique ce soit de nouveau».

«Et surtout je ne fais aucune confiance à je ne sais quel nouveau déploiement sur le terrain dans le Sahel décidé par les auteurs du désastre actuel», a conclu Jean-Luc Mélenchon. Gageons que les Français lui feront confiance pour mieux juger à la tâche son engagement, ses convictions et ses idées révolutionnaires.

Naby (Synthèse)

Le Matin

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