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Birama Fall n’est plus

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Birama Fall chef de famille. J’ai connu l’homme dans ces trois différentes dimensions. Il m’a accepté et toujours pardonné comme ce frère cadet dont la discipline à la lettre dans toute sa rigueur n’est pas toujours la tasse de thé.

Journaliste reporter, son principe était que c’est le terrain qui fait le journaliste. Raison pour laquelle, même directeur de publication, il a refusé l’immobilité, sortant et rentrant, c’est le va-et-vient qui faisait son quotidien entre la rédaction et les sources dans la ville. Il consacrait peu de temps à écrire, car a déjà pensé à tous les contours de son article avant de se mettre au travail. La revue de presse matinale était sacrée chez Birama Fall, c’est là qu’il prend la température et la boussole pour voir quelle direction prendre, chaque jour a ses réalités. Un carnet d’adresses très fourni lui permettait de suivre les nouvelles à l’instant T, de les recouper à tout moment selon leur évolution. Le journaliste Birama Fall avait des amis parmi ses sources, mais nul ne pouvait prétendre le bâillonner, et sur ce plan, il a été toujours imprévisible, car l’information prime sur le reste, ce qui fait qu’il a largement honoré son contrat avec les lecteurs, donnant suite à leur droit à l’information.

Le Directeur de publication qu’il a été, n’a jamais été un gendarme aux trousses de ses journalistes, fignolant sur les détails des écrits. Il était toujours facile de s’entendre avec Birama Fall, et qui plus est, obtenant de lui le sourire, si on accepte de s’expliquer. Un homme de pardon, qui sachant que son interlocuteur n’a pas raison, accepte de passer l’éponge. Un homme de partage, affable, qui apportait chaque jour à manger au personnel du journal. Mme Fall dite Titi ne ménageait à cet effet aucun effort, apportant le plat, même quand le directeur Birama Fall était en déplacement. Connaissant Titi et les enfants ‘’Tonton’’ et Fatou, les journalistes ne se gênaient point à venir dans la famille Fall. Birama Fall a été grand défenseur de la liberté d’expression et de la presse. Son emprisonnement avec d’autres directeurs de publication dans l’affaire Maitresse du président à rendu les relations plus étroites entre la rédaction et les membres de la famille Fall. Pour tous les biens que tu fis ici-bas, puisse Dieu te réserver une bonne part dans l’au-delà. Dors en paix Birama Fall. C’est la fin d’une longue bataille contre la maladie, et le bon Dieu a toujours le mot de la fin. Puisse Dieu t’accorder le bénéfice de tout ce que tu consentis pour le bien être et la dignité des autres.

B. Daou

Le Républicain

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