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Du Caire, le leader du parti communiste soudanais dénonce les États «soutenant» le putsch

Meguetan Infos

En déplacement au Caire pour raisons personnelles, Siddig Yousif, l’un des leaders du parti communiste soudanais, n’a toujours pas pu rentrer à Khartoum depuis le coup d’État militaire du 25 octobre dernier. Lors d’un entretien, cet opposant historique, qui a passé 12 ans en prison sous les différentes dictatures soudanaises, condamne ce nouveau coup de force et accuse certains pays de le « soutenir ».

Du haut de ses 90 ans, Siddig Yousif a connu tous les régimes et a été de toutes les luttes depuis l’indépendance du Soudan en 1956. Après le coup d’État d’Abdel Fattah al-Burhan le 25 octobre dernier, il se félicite du dynamisme de la société civile soudanaise.

« Maintenant, même le système bancaire s’est arrêté parce que les employés de banques ont participé aux manifestations, tout comme les médecins ou les ingénieurs… Je ne vois pas comment ils pourraient former un gouvernement. »

Une partie de la communauté internationale, dont l’Union africaine, les États-Unis ou encore l’Union européenne, a condamné cette prise de pouvoir par la force. Mais certains États se sont abstenus de commentaires malgré la résolution commune de Nations Unies adoptée le 28 octobre dernier.

« Je pense qu’il y a une coalition entre l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats [arabes unis] pour soutenir ce coup d’État. Mais aussi la Russie et la Chine le soutiennent, par rapport à la communauté internationale. Les Russes ont même essayé de stopper les négociations de l’opposition soudanaise au Conseil de sécurité. »

Pour cet homme qui a passé 12 années de sa vie en prison sous les différentes dictatures soudanaises, la solution pacifique reste la meilleure des voies à suivre : « On ne veut pas la guerre. Nous avons renversé le gouvernement d’Omar el-Béchir sans utiliser d’armes. Nous espérons pouvoir faire la même chose avec ce régime. »

Pour le moment bloqué en Égypte, Siddig Yousif espère rentrer bientôt au Soudan. Avec le risque de finir une nouvelle fois en prison.

RFI

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