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Fiction-documentaire ”Yéféké” ou l’albinos : Un film sur les difficultés sociétales des albinos !

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Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a assisté le samedi 18 septembre dernier, au Magic Ciné (ex-Babemba), à l’avant-première du film fiction-documentaire “Yéféké” ou l’albinos, du réalisateur Salif Traoré. Produit par le Centre national de la cinématographie du Mali (Cncm) en collaboration avec l’Association malienne pour la protection des personnes atteintes d’albinisme, ce film fiction-documentaire de 91 minutes relate les difficultés auxquelles les personnes atteintes d’albinisme sont confrontées dans la plupart des pays africains où ils sont perçus comme d’êtres mythiques exclus et exposés aux rituels sacrificiels.

L’avant-première du film “Yéféké” ou l’albinos s’est déroulée en présence de Modibo Souaré, directeur du Centre national de la cinématographie du Mali (Cncm), Mme Maïga Aminata Traoré, présidente de l’Association malienne pour la protection des personnes atteintes d’albinisme ; des doyens du cinéma malien comme Cheick Oumar Sissoko ; Magma Gabriel Konaté, président de la commission Éducation, Culture et TIC du Conseil National de la Transition ; Boubacar Sidibé, président de la Maison des cinéastes du Mali, ainsi que plusieurs amoureux du septième art.

“Yéféké”, ce long-métrage de 91 minutes est une plongée réaliste dans l’univers méconnu des personnes atteintes d’albinisme. C’est aussi une ode à la grande générosité, à l’amitié et l’espoir d’une meilleure compréhension du vivre ensemble et de la tolérance dans notre pays.

Avant la projection du film, le directeur du Centre National de la Cinématographie du Mali (Cncm) a indiqué que cette production du film “Yéféké” annonce une nouvelle ère dans la démarche créative du Cncm. “Ce film est une réalisation du talentueux cinéaste malien, Salif Traoré. Cette fiction-documentaire de 91 minutes nous entretient sur une problématique majeure de notre pays et de notre continent. Ce film est également un rappel de la mission de service public du Cncm, mais au-delà du rôle du cinéma, dans la construction du nouveau Mali. Ce film, à la fois fiction et documentaire, nous amène dans une triste réalité, mais pas une fatalité. Les personnes atteintes d’albinisme verront dans ce projet de nouvelles dimensions de la lutte pour la reconnaissance de leurs droits fondamentaux”, a-t-il laissé entendre, avant de remercier l’ensemble de partenaires du Cncm pour avoir compris que le cinéma peut changer la donne.

Quant à la présidente de l’Association malienne pour la protection des personnes atteintes d’albinisme, elle a énoncé que malgré des décennies, l’ignorance et le manque de données scientifiques maintiennent beaucoup de préjugés dans nos sociétés. Parmi lesquels : lorsqu’une femme est enceinte, si elle dort au clair de lune, elle donnera naissance à un bébé atteint d’albinisme ; lorsqu’une femme trompe son époux, elle accouchera d’un bébé atteint d’albinisme, etc.

“À ceux-ci s’ajoute la déscolarisation de plusieurs enfants à cause de la déficience visuelle, des récriminations et violences qu’ils subissent en milieu scolaire et le faible revenu de leurs parents qui n’arrivent à faire face aux coûts liés à l’achat des lunettes de vues. Le nombre croissant de décès des personnes atteintes d’albinisme, à cause du cancer de la peau, dû à la non-utilisation des crèmes solaires avant chaque longue exposition sous le soleil”, dit-elle, avant d’ajouter que le film s’inscrit dans le cadre du projet “Observatoire des droits des personnes atteintes d’albinisme”.

Visiblement très ému, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, a félicité les acteurs et le réalisateur du film “Yéféké” pour leur professionnalisme. “Au cours de la projection de ce film, vous avez compris la condition qui est celle de l’albinos dans la plupart de nos sociétés. Les albinos, victimes de discrimination, du rejet gratuit fondé sur des pensées négatives, des croyances sataniques. Les albinos, victimes tout simplement de la cruauté humaine. Les albinos, victimes de la violation flagrante de leurs droits fondamentaux, c’est-à-dire le droit à la vie, le droit à l’éducation, le droit à l’information. Ce film vient à point nommé d’autant que certaines de ces séquences nous ont rappelé des faits réels qui se sont malheureusement déroulés dans notre pays. Le cas de la petite Ramatoulaye de Fana a soulevé une émotion collective chez tous les Maliens”, a-t-il indiqué, avant d’ajouter que ce film joue pleinement son rôle d’autant que le cinéma, par nature, a vocation à éduquer, à sensibiliser pour le changement des mentalités.

Salif Traoré, réalisateur du film “Yéféké” ou l’Albinos : “Aujourd’hui,  les albinos sont exclus à travers des préjugés et ces préjugés ne

doivent plus exister d’où la présence des poèmes dans le film”

“Désormais, chacun de nous doit savoir que nous avons quelque chose de commun à partager avec les albinos. Aujourd’hui, les albinos sont exclus à travers des préjugés et ces préjugés ne doivent plus exister d’où la présence des poèmes dans le film. Ces poèmes retracent les passés, c’est-à-dire ce que les gens pensaient d’eux et ce que les gens pensent d’eux aujourd’hui. Comment les mentalités vont changer vis-à-vis des albinos ? Alors, chacun de nous doit admettre le changement et comprendre que les albinos partagent le même sang que nous et c’est ensemble que nous pouvons construire quelque chose de solide. J’avoue que ce je veux dire va vous étonner, j’ai réalisé ce film avec mon équipe en seulement 25 jours. Pour la réalisation, nous avons rencontré des difficultés parce que les 90% des comédiens sont des jeunes qui n’ont jamais joué devant une caméra. C’est tout cela qui a rendu la réalisation un peu difficile, mais lors des tournages, je leur demandais d’oublier la caméra et de faire comme s’ils jouaient leur empathie. Et cela nous a beaucoup aidés et chacun d’eux a pu jouer convenablement”.

                                                                                   Mahamadou TRAORE

Aujourd’hui-Mali

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