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Niger : L’État nationalise la Somaïr et tourne la page Orano

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Le bras de fer entre l’État nigérien et le groupe nucléaire français Orano a franchi une nouvelle étape décisive. Les autorités de Niamey ont annoncé ce jeudi 19 juin la nationalisation totale de la Société des Mines de l’Aïr (Somaïr), jusque-là contrôlée par le groupe français. Une décision souveraine qui marque un tournant dans la gestion des ressources stratégiques du pays.

Une rupture consommée

Après avoir perdu, fin 2024, le contrôle opérationnel de la Somaïr dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Niamey, Orano, ex-Areva, voit son dernier bastion minier au Niger lui échapper définitivement. La télévision publique nigérienne RTN a relayé le compte rendu du Conseil des ministres, qui accuse Orano d’avoir eu un comportement « irresponsable, illégal et déloyal » à l’égard du Niger.

« Par cette nationalisation, les actions et le patrimoine de la Somaïr sont intégralement transférés en toute propriété à l’État du Niger », a déclaré le gouvernement.

Le gisement d’Imouraren déjà retiré

Ce nouveau coup dur pour le groupe français fait suite au retrait, en juin 2024, des droits d’exploitation sur Imouraren, l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, situé dans le nord du pays. Une perte stratégique majeure pour Orano, opérateur historique de l’uranium nigérien, présent dans le pays depuis plus de 50 ans.

Arrière-plan politique tendu

Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 qui a porté le général Abdourahamane Tiani au pouvoir, les relations entre le Niger et la France n’ont cessé de se dégrader. Le gouvernement de la transition nigérienne reproche à Paris un agenda néocolonial et des tentatives de déstabilisation. Dans ce contexte, la récupération des ressources nationales est devenue un symbole fort de souveraineté pour le pouvoir de Niamey.

Procédures d’arbitrage en cours

Face à cette expropriation, Orano a engagé plusieurs procédures d’arbitrage international contre le Niger. De son côté, Niamey affirme que les actionnaires recevront une « indemnité » de compensation, sans en préciser les modalités. Le bras de fer juridique s’annonce long, et potentiellement lourd de conséquences sur la scène internationale.

Contexte :

  • Le Niger est le septième producteur mondial d’uranium.
  • L’uranium représente une ressource stratégique pour les besoins énergétiques, notamment du parc nucléaire français.
  • La Somaïr était jusqu’alors la dernière mine d’uranium active au Niger exploitée par Orano.

Meguetan Infos – La vérité au cœur du débat
Rédaction : Zoumana Nayté

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