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Pour violation de son espace aérien et complots avec des groupes terroristes : Le Mali accuse la France et saisit l’ONU

Meguetan Infos

Le chef de la diplomatie malienne M. Abdoulaye Diop, dans une lettre N° 00444 en date du 15 août 2022 réclame la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité des Nations Unies visant à faire le point sur la situation dans le pays. Dans cette correspondance, notre pays, le Mali, accuse la France d’avoir violé plus de 50 fois son espace aérien par la Force Barkhane et aussi d’informer et d’armer certains groupes terroristes contre notre pays. Le Mali disposerait même des preuves palpables sur ce sujet.
Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a été saisi par le Mali, qui assure être en mesure de prouver que la France a violé, armé et renseigné des groupes terroristes.
​Cette saisine, datée du 16 août dernier sous le N°00444 et signée par le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, M. Abdoulaye Diop, réclame la tenue d’une réunion d’urgence visant à faire le point sur la situation au Mali. 
​Les autorités maliennes affirment détenir des preuves tangibles sur les multiples soutiens de la France aux groupes terroristes notamment des armements, minutions et des renseignements contre les Forces Armées Maliennes et de Sécurité (FAMAS) et se disent prêtes à les présenter au Conseil de sécurité.
​Et pourtant, les autorités de la transition avaient dénoncé auprès des Nations Unies la violation de son espace aérien par les avions français il y’a quelques mois. Des violations flagrantes qui ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions. 
​Les aéronefs français atterrissent sans autorisation préalable dans des localités hors aérodromes. Ils refusent d’obtempérer aux instructions des services de contrôle aérien, quand les pilotes ne procèdent pas tout simplement à l’extinction des transpondeurs dans le but de se soustraire au contrôle. Des documents de vol sont falsifiés. Au total, plus de 50 cas délibérés de violation de notre espace aérien ont été enregistrés grâce aux nouvelles capacités dont disposent les FAMa.
​De nombreux vols d’avions de renseignement et de drones évoluant à haute altitude ont été notés, qui se livraient à des activités considérées comme de l’espionnage, de l’intimidation, voire de la subversion, selon le document du ministère des Affaires étrangères.
​Selon la lettre du Ministre Abdoulaye Diop, depuis l’annonce du retrait de Barkhane, tout au long du processus de transfert aux autorités maliennes de l’aérodrome de Gao et de l’espace aérien du Nord, les aéronefs militaires maliens ont fait l’objet d’entraves régulières, par des manœuvres retardatrices visant à réduire leur efficacité et à rallonger leurs délais de réaction. Le Mali estime que ces actes de la ”France constituent une agression, qui est définie, selon la résolution 3314 de l’Assemblée générale des Nations unies du 14 décembre 1974, comme l’emploi de la force armée par un État contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre État ou de toute autre manière incompatible avec la Charte des Nations unies”.
​Lors de l’attaque sauvage, barbare et complexe attribuée à l’Etat Islamique du Grand Sahara (EIGS) contre la position des soldats maliens à Tessit, dans la région de Gao, le 07 août dernier, qui a fait 42 morts du côté FAMa et plusieurs blessés, certaines sources locales auraient même affirmé d’avoir aperçu des hélicoptères français planés sur Tessit. Sans la complicité d’une force extérieure, comment les terroristes peuvent obtenir de drone pouvant leur permettre de tirer avec précision, habilité et exactitude les positions de nos vaillants soldats. C’est la question qui est sur toutes les lèvres aujourd’hui au Mali.
​Mais le courrier d’Abdoulaye Diop ne s’arrête pas là. Le ministre des Affaires étrangères affirme détenir des éléments qui indiqueraient que la France avait collecté des renseignements sur le Mali afin de les fournir à certains groupes terroristes et aurait même livré des armes et des munitions à ces derniers.
​L’Organisation est, par conséquent, invitée à œuvrer afin que la France ”cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali”. ”En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la stabilité et à la sécurité de notre pays, le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies”, prévient-on dans la missive.
​Ces accusations interviennent au lendemain du départ du Mali, des militaires français de l’opération Barkhane de Gao alors que la crise bat son plein entre Paris et Bamako.
​Celle-ci a atteint son paroxysme en janvier dernier, après la décision du Mali, d’expulser l’Ambassadeur français à Bamako, Joël Meyer, suite à des propos virulents du chef de la diplomatie française à l’égard des autorités maliennes.
​Aujourd’hui, il est grand temps que le Conseil de Sécurité des Nations Unies prenne des mesures nécessaires qui s’imposent face à ces violations graves de la souveraineté du Mali, afin de répondre aux cris de détresses du peuple malien meurtri. 
Y. MARIKO – Y. SANGARÉ
Le Malien

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