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Obsèques de feu Youssouf Traoré : Hommages au médaillé d’or de l’indépendance

C’est sous une pluie battante que le doyen Youssouf Traoré, l’un des caïlcédrats de la savane politique de notre pays, a été conduit mercredi dernier en sa dernière demeure, au cimetière de Niaréla. La nation a rendu hommage à ce médaillé d’or de l’indépendance au Champ hippique de Bamako sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, des membres du gouvernement, des présidents d’institutions de la République. On notait également la présence des parents, amis et collaborateurs de l’illustre disparu.

 

Décédé le lundi 3 septembre à l’âge de 94 ans, celui qu’on appelait affectueusement «Gouverneur», le doyen Youssouf Traoré, était l’un des derniers médaillés d’or de l’indépendance. Cet orateur hors pair avait le patriotisme chevillé au corps. Administrateur civil de classe exceptionnelle, 3è gouverneur de la Région de Kayes, l’illustre disparu a reçu les hommages de la nation. Plusieurs personnes ont témoigné que le doyen Youssouf Traoré était un homme imbu de valeurs, un patriote profondément engagé, un militant émérite, un redoutable tribun qui savait tenir les foules en haleine.

Dans l’oraison funèbre, le président de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA Faso Jigi), Ibrahim Bocar Ba, a témoigné que le doyen Youssouf Traoré était incontestablement une des plus illustres figures des bâtisseurs du parti de la Charrue. «Militant intransigeant et combattant intrépide, ayant participé à toutes les luttes politiques pour l’indépendance menées sous l’égide de nos illustres devanciers: feus Mamadou Konaté, Modibo Keïta et leur compagnon, Youssouf Traoré comptaient parmi les derniers survivants des médaillés d’or de l’indépendance.

Son très long et riche parcours académique et professionnel a forgé l’homme», a-t-il rappelé. Le Grand Chancelier des Ordres nationaux se souvient que le natif de Mopti a été de tous les combats pour notre accession à l’indépendance et pour la formation civique et morale de la jeunesse du Mali de l’époque. «Avec sa disparition, brûle une grande bibliothèque, avec sa mort, c’est un pan important de notre culture politique et sociale qui s’en est allé», a regretté le général Amadou Sagafourou Guèye.

« Qui contera maintenant à cette jeunesse déboussolée la lutte intrépide des Soudanais pour l’indépendance du Mali? Qui narrera aux générations montantes désormais, avec tant de conviction, tant de certitude, l’épopée de ces hommes et femmes qui ont bravé, sous la pluie, sous la canicule, jour et nuit, les sbires du colonisateur ? Qui désormais attisera avec tant de foi et de ferveur la flamme vacillante de l’honneur, de la dignité, du patriotisme dans le cœur de nos compatriotes? « , s’est-il interrogé.

«Ce fonctionnaire émérite doublé d’un politique endurci par d’âpres luttes pour la dignité de l’homme malien en particulier et de l’Africain en général, a su imposer le respect et la reconnaissance à ses compagnons et aux plus hautes autorités de son pays», a témoigné avec émotion le général Amadou Sagafourou Guèye, ajoutant que Youssouf Traoré était un patriarche jovial et plein de joie de vivre. Au nom du président de la République, Grand maitre des Ordres nationaux, il a présenté à la famille du disparu ses condoléances les plus émues.

Né en 1924, Youssouf Traoré a débuté sa scolarité à l’école française de l’époque dans sa ville natale, Mopti en 1932. Il a brillamment décroché son certificat d’études primaires à l’école Terrasson de Fougères (actuel Lycée Askia Mohamed de Bamako), avant de poursuivre ses études à l’école de l’administration du Soudan (actuelle Ecole nationale d’administration). Nanti du prestigieux diplôme de l’ENA, il gravira rapidement tous les paliers de notre administration publique.

Il fut adjoint au commandant de cercle de Mopti, de Kayes, membre du cabinet du ministre des Finances et du Commerce, inspecteur itinérant des Finances, directeur général de l’Office national des Transports et inspecteur général des Finances.

 

C’est en 1982 que le doyen fit valoir ses droits à la retraite après 35 ans de loyaux services rendus à la Nation. Son parcours, d’ailleurs non exhaustif, ne pouvait que lui procurer les nombreuses distinctions pour couronner ses mérites. Il a été successivement Commandeur de la République du Liberia en 1962 et Officier de l’ordre national ; Médaillé d’or de l’indépendance au Mali en 1966, Grand officier de l’Ordre national en 2015 et enfin Officier de l’Eléphant militant émérite de l’UM-RDA en 2016.

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