Tribune | Accord de paix : La RD Congo doit rester maître de sa paix et de ses ressources [Par *Willy Lukanga]
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L’accord de paix entre le Rwanda et la RDC, négocié sous l’impulsion de l’administration Trump, constitue un pas significatif vers la paix dans la région des Grands Lacs. Il témoigne d’une volonté politique de coopération régionale pour démanteler les groupes armés et restaurer la stabilité dans l’Est du Congo
Cependant, ce n’est pas une potion magique. Il ne peut remplacer :
une gouvernance efficace au sein de la RD Congo ;
une armée nationale congolaise professionnelle ;
une justice impartiale ;
ni une vision politique à long terme pour le Congo RDC.
Sans application rigoureuse et esprit d’intérêt national, les textes risquent de rester symboliques pour la République Démocratique du Congo.
Mutualisation des forces : coopération ou dépendance ?
La mutualisation implique la création d’un état-major conjoint entre le Rwanda et la RDC, une stratégie militaire coordonnée, et un partage d’informations pour désarmer les groupes rebelles (M23, FDLR, ADF) présents sur le territoire congolais.
Exemple : en 2009, l’opération Umoja Wetu entre le Rwanda et la RDC avait permis des gains tactiques mais n’a pas éradiqué les menaces, en raison d’un manque de suivi politique et d’intérêts divergents.
Délai estimé : 3 à 5 ans, incluant :
l’identification des groupes armés actifs en RDC ;
des opérations sur un terrain difficile congolais ;
le désarmement et la réinsertion des ex-combattants ;
la sécurisation et la reconstruction des zones instables en RDC.
Sans stratégie claire, la mutualisation peut conduire à une dépendance structurelle ou à des tensions accrues dans le Congo.
Le mythe du « gagnant-gagnant » dans l’exploitation minière
De nombreux contrats miniers — notamment avec la Chine (Sicomines) ou des entreprises occidentales — sont présentés comme équitables. Mais sur le terrain, les populations restent souvent marginalisées, malgré les immenses ressources du pays.
Pourquoi ces échecs pour la RDC ?
contrats opaques signés sans transparence nationale ;
fiscalité faible ne profitant pas au peuple congolais ;
absence de transformation locale dans le secteur minier congolais ;
impacts environnementaux et sociaux ignorés au Congo RDC
Pour un véritable partenariat « gagnant-gagnant », il faut que la RDC impose :
la transparence contractuelle ;
la transformation sur place des minerais du Congo ;
un partage équitable des revenus entre partenaires et État congolais ;
le respect des droits des communautés locales en RDC
Le développement du Congo RDC ne viendra pas de l’extérieur
Les investissements étrangers — américains, chinois, européens — peuvent jouer un rôle utile. Mais ce n’est pas un partenaire étranger qui développera le Congo.
Le véritable développement du Congo repose sur :
un État structuré et fonctionnel
des institutions rigoureuses et stables
une vision à long terme portée par les Congolais
la priorisation de l’intérêt collectif.
Les partenaires peuvent accompagner, mais le moteur du changement au Congo RDC, c’est le peuple congolais lui-même.
Conclusion
Ni les accords militaires signés par la RDC, ni les contrats miniers conclus avec des puissances étrangères, ni les promesses diplomatiques ne suffiront à bâtir un Congo fort et prospère.
La clé réside dans la capacité du Congo RDC à s’organiser, à gouverner avec intégrité, et à défendre ses propres intérêts nationaux.
Un Congo bien gouverné peut transformer ses ressources naturelles en richesses humaines. Mais sans discipline, transparence et justice, même les meilleurs partenariats échoueront.
Par Willy Lukanga
Fondateur & PDG de Easy Cargo Freight International
Par Willy Lukanga, Correspondant – Etats-Unis