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Togo : la 5ème République ne commence pas bien

Meguetan Infos

Un climat de peur et de mal être règne dans le pays. Après les évènements douloureux de 2005 qui ont fait des centaines de morts et la crise de 2017, les Togolais ne s’attendaient plus à voir dans les rues de la capitale, des miliciens opérer en toute impunité. Des images des forces de l’ordre maltraitant des manifestants ont fait saigner beaucoup de cœur et attiser la méfiance voire la haine envers ceux qui sont censés nous protéger.  Depuis ces manifestations violemment réprimées du mois de juin quelque chose a changé dans le pays. Les tentatives de certains ministres de justifier ces allégations de torture par le caractère illégal des manifestations ne passent pas. Dans un pays qui se veut démocratique, la participation à une manifestation fusse-t-elle non autorisée ne devrait pas conduire à  des cas de décès comme le révèlent les organisations de défense des droits de l’homme. La méthode répressive et les nombreuses arrestations ont eu certes, le mérite de dissuader les manifestants. Mais pourtant autant ont-ils apporté des solutions aux causes profonde de ces contestations ?

 

 

Le gouvernement dans sa communication estime que ces tensions sont l’œuvre de quelques individus mal intentionnés qui manipulent les populations dans le but de déstabiliser les institutions de la République. Plus sérieusement, qui peut manipuler ces médecins, sages-femmes, étudiants, professionnels de médias et autres qui étaient dans les rues de Lomé le 06 juin 2025 ? Ne devrait-t-on pas accorder un peu plus d’attention aux réclamations portées par ces profils ? Lors de son passage sur France 24, un média pourtant suspendu au Togo, le Ministre des Droits de l’Homme, de la Formation à la Citoyenneté, des Relations avec les Institutions de la République Pacôme Yawovi ADJOUROUVI a semblé minimiser les graves accusations de torture portées par l’artiste AAMRON contre certains éléments des forces de l’ordre. On s’attendait à ce que le ministre présente ses compassions aux présumés victimes. En lieu et place, il demande à voir les preuves. Comment prouve-t-on les actes de torture ? Cette posture radicale de certains membres du gouvernement fragilise le contrat social.

 

 

Jamais, les autorités du pays n’ont été autant pris à partie sur les réseaux sociaux. Les Togolais connus pour leur sens de retenu en viennent à insulter publiquement Faure Gnassingbé et ses ministres sous chacune de leurs publications. Les modérateurs de ces comptes sont parfois contraints de désactiver momentanément les sections des commentaires sous certains posts. Comment en est-on arrivé là ? Ses signes ne devraient-ils pas interpeller nos dirigeants ? La région de la Kara longtemps considérée comme la chasse gardée du régime a réservé à Faure Gnassingbé durant les Evela un accueil mesuré au point où le président du Conseil soit obligé de demander aux lutteurs traditionnels s’ils avaient faim.  Vraisemblablement chaque togolais exprime à sa manière son mal être dans le pays.
Contrairement à ce qu’on peut penser ceux qui critiquent la gouvernance de Faure Gnassingbé ne sont pas forcément des ennemis du pays ni des terroristes. Certains togolais ont simplement faim. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que les expressions Adolewuo et Eglinkem kem sont devenues virales dans le pays.  D’autres réclament simplement la libération des détenus politique. 

 

Ce mélange de genre peut créer la confusion dans certains esprits et peut discréditer le pays sur la scène internationale. En effet si les pays occidentaux qui hébergent les activistes qui tirent à longueur de journée sur Faure Gnassingbé et son régime étaient convaincus que ceux-ci étaient des terroristes, ne les auraient-ils pas arrêtés depuis que des mandats d’arrêt internationaux ont été émis contre eux ? Contrairement aux élites, beaucoup de Togolais n’ont que ce pays comme patrie. Ils n’ont donc aucun intérêt à le voit s’embraser.  Au moment où le pays est confronté aux attaques terroristes dans sa partie septentrionale l’unité nationale devrait actuellement être la chose la mieux partagée. 

 

Nous ne saurions clore cette première chronique sans évoquer la restriction de l’Internet au Togo. Chers autorités togolaises, la censure ne saurait être la norme. Cela fait deux mois qu’internet est fortement perturbé dans le pays. Ni le gouvernement, les fournisseurs d’accès à Internet ne communiquent sur ces désagréments. Plusieurs plateformes comme Facebook et Tik Tok sont indisponibles sans l’utilisation des VPN. Ces restrictions pénalisent les compatriotes qui ont digitalisés leurs activités économiques. Les vendeurs en ligne sont de plus en plus nombreux à se plaindre de la situation.    C’est dans ce contexte qu’une société canadienne a gracieusement mis à la disposition des populations togolaise la version payante de son VPN. Ce type de mesures concernent généralement les pays totalitaires qui font de la censure. Que doit-on comprendre par la ? Dans un régime parlementaire, les députés ne devraient-ils pas interpeler le ministre en charge des télécommunications sur ces perturbations généralisées ? 

 

……Tout Africa 

Source : Tout Africa

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