ACTUALITÉSagricultureEconomie

Système de riziculture intensif : Treize pays ouest-africains à Bamako pour apprendre du Mali

Meguetan Infos

Le riz est un aliment de base dans l’alimentation des populations ouest-africaines. Avec la poussée démographique et l’accroissement de la consommation, la demande en riz dépasse largement l’offre.

Ce qui entraîne une importation croissante. Face à cette problématique, des experts de treize pays de l’Afrique de l’ouest se sont réunis à Bamako, afin de discuter avec leurs homologues maliens dans le but de promouvoir la promotion d’un système de riziculture intensif dans la sous-région.

Dénommé par les organisateurs  » Forum régional sur la transformation vers des systèmes agricoles durables, partage d’expériences de mise à échelle, financement et institutionnalisation du système de riziculture intensif (PN-SRI) en Afrique de l’Ouest « , la cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par le Premier ministre malien, Général de division Abdoulaye Maïga. C’était le lundi, 5 mai 2025. C’était en présence des acteurs de la filière riz, notamment son président, les spécialistes de treize pays de l’Afrique de l’Ouest (le Mali, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone, le Togo, le Nigeria). Ce forum, qui se veut un cadre d’échanges entre les acteurs des chaînes de valeur du riz, est un évènement important pour le secteur agricole. Il donne l’occasion aux experts de 13 pays africains et aux organisations internationales partenaires de partager les expériences et de dégager des pistes communes pour la promotion du Système de Riziculture Intensif (SRI). Il est aussi important de souligner qu’il se tient tout juste après l’adoption, le jeudi 24 avril 2025, par le Conseil national de transition d’un projet de loi portant création du projet de mise en valeur des plaines rizicoles de Tombouctou.

Le PM opte pour des actions à court et moyen termes

Dans son allocution, Général de division Abdoulaye Maïga  a insisté qu’il est nécessaire de proposer des actions à court et moyen termes pour soutenir les producteurs vulnérables.

Selon lui, les objectifs du Système de Riziculture Intensif cadrent parfaitement avec le cadre de référence pour la politique de développement du Mali. Un cadre qui est constitué de la Vision “Mali Kura niètaasira ka ben san 2063 ma” et la Stratégie Nationale pour l’Émergence et le Développement Durable 2024-2033. C’est pour cette raison qu’il a assuré les participants que le gouvernement du Mali fera tout ce qui est possible pour l’atteinte des objectifs de développement et de mise à échelle du Système de Riziculture Intensif dans la sous-région. Avant de terminer ses propos, le chef du gouvernement malien a vivement remercié les partenaires techniques et financiers, notamment la Coopération allemande, pour son soutien constant à la promotion du Système de Riziculture Intensif.

Le SRI, une méthode adaptée au changement climatique

Le Système de Riziculture Intensif qui offre un énorme potentiel pour intégrer des méthodes de cultures adaptées au climat et écologiquement durables, s’avère être l’une des solutions fiables. En effet, les résultats de la recherche ont prouvé que le SRI est considéré comme une méthode innovante et intelligente face au changement climatique qui influence significativement les méthodes de cultures conventionnelles du riz.

En outre, le SRI permet d’augmenter la production tout en protégeant l’environnement grâce à une utilisation plus efficace des ressources et une réduction considérable de l’utilisation des produits chimiques.

Par ailleurs, d’après des experts du Forum, plus de 20 millions de tonnes de riz sont consommées en Afrique de l’Ouest chaque année avec une moyenne de 45 à 55 kilogrammes par habitant. Toutefois, la demande en riz reste toujours forte à cause de la croissance démographique et de l’accroissement de la consommation qui dépasse nettement la production.

Les pistes de solutions dégagées, lors de ce forum permettront d’intensifier la production locale du riz afin de combler le déficit et de diminuer drastiquement son importation qui prend de plus en plus de l’ampleur. Déjà, le Mali s’est engagé dans cette voie.

Un forum national organisé pour financer son SRI

C’était le jeudi 17 avril 2025 à Bamako. Au cours  de ce forum, les experts maliens ont discuté de la mise en œuvre de la feuille de route de 10 ans initiée par le ministère de l’Agriculture avec l’appui de la coopération allemande GIZ-Mali. Il est ressorti que la réalisation de cette feuille de route nécessitera un investissement total de 14,1 milliards de francs CFA. Le gouvernement s’engage à prendre en charge 60 % du budget et sollicite l’appui des partenaires techniques et financiers pour les 40 % restants. Avec cette mise en œuvre, les autorités envisagent d’augmenter la production locale de riz paddy de 83 %, à terme, pour atteindre 5,5 millions de tonnes, contre une récolte actuelle de 3 millions de tonnes. Cet objectif, s’il est atteint, devrait permettre au Mali de réduire considérablement sa dépendance aux importations, voire de réaliser l’autosuffisance.

A signaler que le Mali est le troisième producteur de riz en Afrique après le Nigéria et la Guinée. Il couvre environ 80 % de ses besoins en riz blanchi, évalués à 2,3 millions de tonnes en moyenne par an entre 2022 et 2024.

Malgré cela, il importe du riz. Selon les dernières projections formulées par le Département américain de l’Agriculture, le Mali devrait importer 420 000 tonnes de cette céréale en 2025. Avec la mise en œuvre de son Programme National de mise à l’échelle du Système de Riziculture Intensif (PN-SRI), il pourrait non seulement se libérer durablement de sa dépendance aux importations de riz, mais aussi positionner sa production excédentaire sur les marchés régionaux.

Mariam Konaré

Nouveau Réveil

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X