MALI: Les Partis Politiques de nouveau sur le Dôme de l’Inquiétude
Par la rédaction de Meguetan Infos

La transition malienne poursuit son entreprise de refondation à marche forcée. Après le coup de massue institutionnel qu’a représenté la dissolution de l’ensemble des partis politiques, un autre front s’ouvre désormais : celui de l’audit des financements politiques.
À travers un communiqué de la Section des Comptes de la Cour Suprême, les anciens partis, devenus orphelins de statut juridique, sont convoqués à rendre des comptes. L’État malien, dans un souci affiché de transparence, réclame les bilans financiers couvrant 25 années de financement public, soit de juin 2000 à mai 2025.
Les responsables politiques sont appelés à fournir, d’ici peu, un ensemble de documents lourds de sens : états financiers, pièces justificatives, relevés bancaires, journaux de caisse, rapports annuels… Une tâche titanesque pour des structures déjà fragilisées, et parfois en état de quasi-absence administrative.
Mais au-delà de la simple procédure technique, ce qui se profile, c’est un tournant historique, voire un prélude à une grande purge politique. Car cet audit n’est pas neutre. Il arrive dans un climat déjà chargé d’incertitudes, où le dialogue national se cherche, et où les anciens piliers de la démocratie malienne sont désormais vus comme les fossoyeurs du bien commun.
Certains y verront un acte de justice, d’autres un règlement de comptes politique. La vérité se trouvera peut-être dans la rigueur de l’exercice et dans la transparence des suites données à cette vaste opération. Reste à savoir si tous les responsables seront traités à la même enseigne, et si cette quête de vérité financière ne se transformera pas en chasse aux sorcières.
En attendant, c’est toute une mémoire politique qui se retrouve sous le scalpel de la justice. Et avec elle, les espoirs – ou les rancunes – d’un peuple en quête de repères.
Dans ce climat tendu, la lucidité citoyenne, l’équité institutionnelle et la vigilance médiatique seront nos seules boussoles.
La Rédaction.