Mali : Barrick Gold va désormais verser 220 milliards FCFA par an à l’État malien
Meguetan Infos

Le gouvernement malien et Barrick Mining Corporation ont mis fin à leur différend relatif à l’exploitation du complexe minier Loulo-Gounkoto en signant un accord, le 24 novembre 2025, dans les locaux du ministère de l’Économie et des Finances.
L’État malien sort gagnant de ce bras de fer et devrait percevoir plus de 220 milliards FCFA par an grâce à cette seule mine.
Le ministre de l’Économie et des Finances et son homologue des Mines ont officiellement annoncé la signature d’un accord avec la société canadienne pour mettre fin à ce litige prolongé autour du complexe aurifère Loulo-Gounkoto. Selon les communiqués officiels et les rapports médiatiques, l’accord prévoit que Barrick abandonne sa procédure d’arbitrage devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). En retour, le Mali accepte de retirer toutes les accusations portées contre Barrick, ses filiales et ses employés. Le gouvernement s’engage également à libérer quatre employés de Barrick détenus dans le cadre du conflit. Par ailleurs, la mise sous administration provisoire du complexe Loulo-Gounkoto, instaurée en juin 2025, prendra fin, avec la restitution du contrôle opérationnel complet de la mine à Barrick. L’accord intègre implicitement des dispositions liées à la mise en œuvre du nouveau code minier malien, adopté en 2023, qui accroît la part des revenus miniers revenant à l’État tout en garantissant la viabilité économique du complexe pour Barrick. Les deux parties se sont engagées à poursuivre leur coopération future dans un cadre réglementaire clarifié.
Ce compromis met fin à une période de tensions marquée par la saisie de plusieurs tonnes d’or début 2025, la suspension des activités minières et l’arrestation d’employés. L’accord ouvre la voie à la reprise des opérations normales sous la gestion de Barrick. La société canadienne a salué cet accord comme une étape importante vers la stabilisation de ses activités au Mali, tandis que le gouvernement affirme vouloir garantir un équilibre entre développement économique et intérêt national.
Selon le ministre de l’Économie et des Finances, les deux mines de Barrick (Loulo et Gounkoto) migreront désormais vers le nouveau code minier de 2023, dont les dispositions renforcent les retombées financières pour l’État. « Nous espérons obtenir 70 milliards FCFA de TAF, 20 milliards FCFA d’impôt spécial sur certains produits, 80 milliards FCFA provenant des dividendes, 20 milliards FCFA liés aux contributions au fonds minier, ainsi que 25 milliards FCFA grâce à la levée de l’exonération sur les produits importés par la mine », a expliqué le ministre, ajoutant que ces revenus auront un impact total estimé à 220 milliards FCFA par an sur le budget national.
Le différend entre le gouvernement malien et le groupe canadien est né de la publication d’un rapport d’audit sur le secteur minier, qui a révélé près de 600 milliards FCFA de manque à gagner pour l’État, et de la volonté des autorités d’accroître les retombées nationales du secteur aurifère grâce à l’adoption d’un nouveau code minier octroyant 35 % de participation à l’État dans les sociétés d’exploitation. Le Mali réclamait jusqu’à 315 milliards FCFA à la compagnie minière à la suite de cet audit. Barrick avait contesté certains aspects de la mise en œuvre du nouveau code, tout en acceptant de verser 275 milliards FCFA sur les 315 milliards exigés, ce qui avait prolongé le bras de fer.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net




