Madiama sous attaque : Trois morts parmi les Dozo, la population appelle à l’aide
Meguetan INFOS
La localité de Madiama, chef-lieu de commune dans le cercle de Djenné en région de Mopti, a été le théâtre d’une violente attaque terroriste ce lundi 23 juin 2025, occasionnant trois morts dans les rangs des groupes d’autodéfense locaux. Selon des sources concordantes, les assaillants, estimés à plus de 400 hommes lourdement armés à moto, ont lancé l’assaut peu après 16 heures, exploitant un relâchement sécuritaire dû à une cérémonie de mariage.
Les terroristes auraient emprunté deux axes non sécurisés — au nord-est et au sud de la commune — pour prendre d’assaut le camp de la Maison des jeunes, point névralgique pour la sécurité des infrastructures locales telles que la mairie, l’école et le centre de santé.
Les échanges de tirs se sont intensifiés jusqu’à 19 heures, moment où les assaillants ont été repoussés grâce à l’intervention courageuse des Dozo, les chasseurs traditionnels de la zone. Ces derniers, positionnés dans le camps principal à l’Est du village, ont dû renforcer le camp sous le feu de l’attaque en ville. Malgré leur bravoure, trois d’entre eux ont perdu la vie dans les combats. Le nombre de morts du côté des assaillants reste indéterminé, mais les pertes seraient « lourdes » selon un témoin sur place.
Un détachement militaire en provenance de Djenné ne serait arrivé que vers 20 heures, soit bien après la fin des affrontements. Un retard que la population locale déplore, dénonçant une lenteur administrative et un manque de réactivité de la hiérarchie militaire, malgré des alertes lancées dès les premiers tirs.
La commune de Madiama est connue pour être l’une des rares à refuser toute alliance avec les groupes armés terroristes dans le cercle de Djenné, un choix qui en fait une cible prioritaire depuis plusieurs mois. Cette attaque, la plus massive depuis le début de l’année, vient renforcer ce sentiment de vulnérabilité.
Les Dozo, seuls véritables remparts contre la progression terroriste dans la zone, s’essoufflent face à la pression constante. Malgré leur détermination à défendre leur terre « au péril de leur vie », ils sont désormais confrontés à un défi insoutenable sans soutien militaire durable et structuré.
La communauté de Madiama lance un appel pressant aux autorités nationales et locales pour des mesures urgentes de sécurisation. À l’approche de la saison pluvieuse, les habitants redoutent une dégradation de la situation sécuritaire si rien n’est fait.
« Nous ne pouvons pas cultiver nos champs avec les armes pointées sur nos enfants. Il est temps que l’État agisse », a déclaré un doyen du village, la voix chargée d’émotion.
La Rédaction
