Le Rwanda va accueillir 250 migrants expulsés des États-Unis
Meguetan Infos

La porte-parole du gouvernement de Kigali annonce que son pays a signé avec Washington un accord sur l’accueil des migrants renvoyés des États-Unis.
Le british peroxydé Boris Johnson en avait rêvé, le peroxydé américain Donald Trump l’a fait. Si le plan britannique d’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda a capoté il y a quelques années, la stratégie du traitement externalisé des cas des migrants indésirables mise sur pied par Washington se concrétise. Le Rwanda a annoncé avoir signé avec les États-Unis, en juin, un accord visant à accueillir jusqu’à 250 de ces expulsés.
Afin de montrer que la coopération est bien effective, des responsables rwandais indiquent, sous le couvert de l’anonymat, que l’administration américaine leur aurait déjà transmis une première liste, composée de dix clandestins. Leur nationalité n’a pas été précisée, mais il ne s’agira pas nécessairement de Rwandais. C’est bien vers des pays tiers que le président Trump a promis d’expulser des millions d’immigrés présents illégalement aux États-Unis.
Les « valeurs sociétales » de Kigali
Aux militants des droits de humains qui emploient le mot, très connoté, de « déportations », Kigali rétorque qu’un programme d’insertion (formation professionnelle, soins, accès au logement) est prévu afin d’aider les expulsés à commencer une nouvelle vie, en accord avec les « valeurs sociétales » du pays des Grands Lacs.
Plutôt que d’évoquer les compensations sonnantes et trébuchantes qui pourraient gonfler les caisses de l’État, la porte-parole du gouvernement rwandais fait vibrer la corde sensible d’une « réhabilitation » censée être conforme à une histoire durant laquelle « presque toutes les familles rwandaises ont connu les difficultés du déplacement ». Anticipant d’éventuelles accusations de soumission à l’Oncle Sam, Yolande Makolo affirme que « Kigali a le droit de refuser l’entrée sur son territoire de toute personne dont Washington propose la déportation ».
Déportés au Soudan du Sud et en Eswatini
Washington a, par ailleurs, pris langue avec des pays en manque criant de ressources, voire instables, comme le Soudan du Sud ou l’Eswatini. Le 5 juillet, huit hommes étaient expulsés des États-Unis vers Djouba, après avoir été détenus plus d’un mois à Djibouti.
L’Eswatini a ensuite accepté d’accueillir cinq migrants expulsés d’Amérique du Nord, originaires du Laos, du Vietnam, du Yémen, de Cuba et de la Jamaïque, cette fois dans des conditions moins agréables. Condamnées sur le territoire américain et boudées par leurs pays d’origine, ces personnes ont été incarcérées dans des prisons de cette monarchie absolue d’Afrique australe.
Source: https://www.jeuneafrique.com/