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L’affaire Mamadou Gassama : la défense en pleine confusion

Meguetan INFOS.

Il y a des affaires judiciaires qui, au-delà des faits, révèlent de profonds malaises politiques. L’arrestation en Côte d’Ivoire de l’honorable Mamadou Awa Gassama, ancien député et membre influent du Conseil National de Transition (CNT), prend jour après jour une tournure plus politique que juridique. Et depuis l’annonce de sa défense par l’ancien ministre de la Justice Mamadou Ismaël Konaté, l’indignation et l’incompréhension gagnent du terrain au Mali.

Car comment comprendre qu’un homme aussi engagé en faveur de la transition malienne, fervent défenseur du régime militaire, accepte d’être défendu par l’un de ses plus virulents détracteurs ? Me Konaté, aujourd’hui exilé à Paris, n’a eu de cesse de critiquer le pouvoir de Bamako, parfois avec une violence verbale aux allures de croisade. Ses tribunes, ses interviews, ses prises de position s’attaquent régulièrement aux fondements de la gouvernance actuelle du Mali.

Dès lors, une question légitime se pose : peut-on inviter son adversaire idéologique à sa propre défense sans compromettre la sincérité du combat ? Le choix de cet avocat, qui incarne à lui seul une certaine élite malienne rejetée par une bonne frange de l’opinion nationale, pose un problème de cohérence, voire d’éthique.

Certes, le droit de se défendre est universel. Mais quand la défense devient un cheval de Troie politique, le malaise s’installe. Les récentes publications de Me Konaté, notamment sur une prétendue lettre d’excuses adressée par l’accusé au président ivoirien, ne renforcent ni la position de Gassama, ni celle de ses soutiens au Mali. Elles brouillent le message, installent le doute, et alimentent la thèse d’un dossier instrumentalisé par des intérêts extérieurs.

Paris. Abidjan. Bamako. Trois capitales pour un même dossier. Trois regards pour une même tension. L’affaire Gassama dépasse manifestement le cadre strictement judiciaire. Elle réactive les vieux réflexes d’ingérence, et rappelle de façon brutale que la souveraineté malienne reste un combat de tous les jours.

En définitive, plus qu’un procès, c’est une parodie de défense qui se joue. Une pièce où les rôles sont brouillés, où les alliances surprennent, et où le spectateur malien reste perplexe. À suivre… avec vigilance.
la Rédaction.

 

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