Koulikoro : Faut-il interdire ou sécuriser les manifestations publiques nocturnes ?

Alors que la ville de Koulikoro, comme bien d’autres localités du Mali, fait face à une situation sécuritaire préoccupante, les autorités municipales intensifient les mesures de prévention. La Mairie de la commune urbaine de Koulikoro a récemment instauré des restrictions sur la circulation nocturne des engins. Cette décision a été largement saluée par les habitants, soucieux de leur sécurité et de celle de leurs biens.
Cependant, une question subsiste : le maintien ou non des manifestations publiques nocturnes, en particulier les célèbres Balani Shows organisés dans les quartiers, souvent sans encadrement formel ni autorisation préalable. Ces événements, généralement festifs, attirent de nombreux jeunes, enfants et adolescents, parfois exposés à des risques sécuritaires importants dans un contexte national tendu.
Un dilemme sécuritaire et social
La problématique est sensible. D’un côté, les manifestations nocturnes sont devenues un mode d’expression culturelle et de célébration, notamment lors de l’annonce des résultats d’examens scolaires. Les DJ et animateurs publics, véritables acteurs économiques du secteur, voient dans ces moments une opportunité de revenus. Pour beaucoup, interdire ces événements reviendrait à leur couper une source vitale de subsistance.
D’un autre côté, l’absence de dispositifs de sécurité adéquats lors de ces rassemblements soulève des inquiétudes croissantes. En cas d’incident ou d’attaque, les conséquences pourraient être dramatiques.
Une solution équilibrée : réguler plutôt qu’interdire
Face à ce dilemme, une alternative semble se dessiner : l’instauration d’un système d’autorisation obligatoire pour toutes manifestations nocturnes. Cette mesure permettrait aux organisateurs d’obtenir l’aval des autorités locales, tout en bénéficiant d’un accompagnement sécuritaire adapté (présence de la police ou d’agents de sécurité).
Une telle approche responsabiliserait les promoteurs d’événements tout en donnant à la Mairie et aux chefs de quartiers une maîtrise effective de l’espace public la nuit. Elle favoriserait également un climat de confiance entre les populations et les forces de sécurité, en montrant que la préservation de la vie humaine reste la priorité absolue.
Conclusion
À Koulikoro, le débat entre interdiction pure et simple des manifestations nocturnes et leur sécurisation encadrée reste ouvert. Ce qui est certain, c’est qu’en période d’insécurité généralisée, l’improvisation n’a plus sa place. Il revient désormais aux autorités municipales de trancher avec sagesse, en tenant compte à la fois de la sécurité collective et des réalités sociales locales.
Nayté