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Le Mali a célébré, le 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème « Informer dans un monde nouveau

L’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ». Selon l’Unesco, « le 3 mai sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse et constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle… c’est une journée de soutien aux médias et une journée de commémoration pour les journalistes qui ont perdu la vie dans la poursuite d’une histoire ».
Dans son classement mondial 2025, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) souligne que «la situation de la liberté de la presse dévient difficile à l’échelle du monde pour la première fois … Les résultats du Classement nous alertent, depuis plus de dix ans, sur la dégradation globale de la liberté de la presse dans le monde. En 2025, une nouvelle ligne rouge est franchie : le score moyen de l’ensemble des pays évalués passe sous la barre des 55 points (“situation difficile”). Plus de six pays sur dix (112 au total) voient leur score reculer dans le Classement. Et pour la première fois dans l’histoire du Classement, les conditions d’exercice du journalisme sont difficiles, voire très graves dans la moitié des pays du monde et satisfaisantes dans moins d’un pays sur quatre seulement », note le rapport.
Le Mali perd 5 points et se classe à la 119è sur 180 pays analysés par Reporters sans frontières. Pour le Mali, le Burkina Faso et le Soudan, RSF évoque « des rédactions contraintes à l’autocensure, à la fermeture ou à l’exil».
Le Mali a célébré le 3 mai au moment où un journaliste est emprisonné à la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour avoir écrit un article sur la justice dans son journal.  Après l’affaire dite «la Maitresse du Président » qui a vu en 2007 l’incarcération de quatre directeurs de publication (Sambi Touré de Info-Matin, Alexis Kalambry de Les Echos, Mahamane Hamèye Cissé de Le Scorpion et Birama Fall de Le Républicain) et d’un journaliste (Séidina Oumar Diarra de Info-Matin, auteur de l’article) par le Procureur de la République près le tribunal de première instance de la Commune III, Sombé Théra, c’est la première fois qu’un journaliste soit emprisonné pour avoir écrit un article dans son journal.
Alfousséini Togo, Directeur de Publication du Canard de la Venise, est placé depuis le 9 avril dernier sous mandat de dépôt par le Procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité pour « atteinte au crédit de l’Etat à travers l’institution judiciaire, diffamation et injures par le biais d’un système d’information». Le traitement réservé à l’affaire dite «la maîtresse du Président » et celui infligé à Alfousséini Togo ont un dénominateur commun : le contournement par l’autorité judiciaire poursuivante de la Loi n° 00-46 du 7 juillet 2000 portant régime de presse et délit de presse en République du Mali.
Le Mali a célébré le 3 mai au moment où Joliba Tv news écope d’une suspension de six (6) mois prononcée par la Haute autorité de la communication (HAC). Avec dignité et détermination, le Promoteur de Joliba Tv news et son équipe n’ont pas courbé l’échine sous les assauts répétés des nostalgiques de la pensée unique.
Les organes de presse (presse écrite, TV) traversent des périodes très critiques avec des pressions économiques inédites au Mali. Dans son Classement mondial 2025, RSF note que « la fragilisation économique des médias constitue l’une des principales menaces pour la liberté de la presse » et «l’indicateur économique du Classement mondial de la liberté de la presse continue de chuter en 2025 et atteint un niveau critique inédit ».
Par Chiaka Doumbia
Le Challenger

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