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Éditorial : Deux ans après le drame du bateau Tombouctou, Koulikoro appelle à la relance des activités de la COMANAF

Meguetan Infos

Il y a deux ans jour pour jour, le Mali a vécu l’un des épisodes les plus sombres de son histoire récente. Sur le fleuve Niger, le bateau Tombouctou a été lâchement attaqué par des groupes terroristes. Plus de 300 victimes, dont une dizaine issues de Koulikoro, ont payé de leur vie cette barbarie. Des centaines d’autres personnes ont été blessées, traumatisées, marquées à jamais.

Aujourd’hui encore, les traces de cette exaction inimaginable demeurent visibles à Koulikoro. Le site de la COMANAF, autrefois centre d’attraction et de vie économique, est plongé dans un silence pesant. Le quai d’embarquement, qui vibrait au rythme des départs et arrivées des bateaux, n’offre plus que l’image désolante d’un espace abandonné. Ce vide reflète non seulement une tragédie humaine, mais aussi une fracture économique qui touche de plein fouet les familles, les commerçants, les négociants et tous ceux qui vivaient de la navigation fluviale.

La COMANAF n’était pas qu’une entreprise : elle représentait un lien vital entre le Sud et le Nord du Mali. Pendant des décennies, elle a été le symbole d’une unité nationale portée par le fleuve Niger, colonne vertébrale de notre pays. Sa paralysie actuelle est une double peine : aux familles endeuillées s’ajoute la détresse de milliers de personnes privées de leur gagne-pain.

Les Maliens n’oublient pas. Et Koulikoro, plus que jamais, interpelle les autorités : il est urgent de prendre des dispositions pour relancer les activités de la COMANAF. Non seulement pour redonner vie à une économie locale étouffée, mais aussi pour restaurer un symbole d’unité nationale.

Car derrière cette tragédie se cache la volonté des ennemis de notre pays : mettre le Mali à genoux, briser nos espoirs et détruire nos vies. Mais face à l’adversité, nous avons le devoir de répondre par la résilience, la solidarité et la reconstruction.

Le Mali doit honorer la mémoire des victimes du Tombouctou en relevant la tête et en redonnant au fleuve Niger son rôle de trait d’union et de moteur de développement. Deux ans après, l’oubli serait une trahison. La relance de la COMANAF, elle, serait une victoire sur la peur et sur l’ennemi.

NAYTÉ

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