Dissolution des partis politiques : Les démocrates-prédateurs sauvés de justesse
Meguetan Infos

La mafia démocratique, arrivée au pouvoir à la suite du coup d’État de mars 1991 et d’une élection en 1992 dont les dés étaient pipés depuis le sommet de La Baule, ne doit s’en prendre qu’à elle-même.
La situation critique qu’elle vit aujourd’hui découle de sa boulimie à mettre le Trésor public à sec pour ses intérêts personnels et égoïstes. Et pour arriver à ses fins, elle a fait de la politique sa profession et une échelle courte pour accéder aux richesses nationales et au prestige depuis la chute du général dictateur, oubliant les vrais problèmes des Maliens. Conséquences: le Mali est devenu le Grand Malade de la sous-région.
Pour préserver leurs avantages et privilèges indument accordés, les démocrates-prédateurs sont à l’origine de tous les coups tordus contre le peuple malien. Ils demeurent putschistes dans l’âme. Depuis la chute du régime dictatorial du général Moussa Traoré, à la suite du coup d’État de mars 1991, dont ils ont activement pris part, ils ne cessent de soutenir ou orchestrer les putschs.
En 1997, sans fichier électoral et listes électorales, le président Alpha Oumar Konaré est réélu pour un second mandat. Ils, les démocrates-prédateurs, opèrent ainsi le premier coup d’État constitutionnel contre leur démocratie, censée répondre aux aspirations et aux préoccupations légitimes des Maliens.
En 2002, sans démissionner de l’armée, ils soutiennent le général Amadou Toumani Touré (ATT), candidat indépendant. Et pour le partage du gâteau, le consensus, ennemi de la démocratie, est instauré.
En 2012, ils soutiennent le coup d’État du capitaine Amadou Haya Sanogo contre ATT. Et pour un autre partage, ils ont négocié le retour à l’ordre constitutionnel sans ATT.
En 2020, ils participent à la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). En retour, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. Les militaires ont confisqué le pouvoir.
Voici le tableau sombre des sangsues qui avaient promis monts et merveilles au peuple malien avant la fin du régime du parti unique du président Traoré. Ils sont dans toutes les mauvaises sauces pourvu que leurs intérêts soient préservés.
Et chaque fois qu’il est question de l’intérêt supérieur de la nation, ils l’enterrent, foulant aux pieds leur idéal dit démocratique. Ils ne se manifestent jamais lors que des menaces planent sur le pays. Mais, une fois qu’on touche à leur démocratie dont ils tirent d’énormes profits, ils crient au complot. Des arguments fallacieux sont encore avancés pour endormir les citoyens maliens: «Démocratie acquise au prix du sang», «Démocratie menacée», «Liberté d’expression ‘‘arrachée’’».
Certes, le sang a coulé pour que le soulèvement arrive à bout du général- président. Mais si ce sang versé avait été dignement sauvegardé par des démocrates-usurpateurs de la victoire des femmes et des hommes du changement en 1991, on n’en serait pas là aujourd’hui. Le pays n’allait jamais connaître de coups d’État, qu’ils soient constitutionnel et militaire.
Revoilà, les démocrates-prédateurs au-devant de la scène. Non pas pour défendre les intérêts du Mali, mais le gagne-pain d’une mafia démocratique, arrivée au pouvoir à la suite du coup d’État de mars 1991 et d’une élection en 1992 dont les dés étaient pipés depuis le sommet de La Baule. Depuis l’annonce de la dissolution des partis politiques, leur machin de pillage du Trésor public, ils sont sortis de leur trou de rat. Ils dénoncent tout: violation de la Constitution, liberté d’expression menacée. Comme s’ils ont étés des exemples en la matière de bonne gouvernance. Elle doit s’en prendre à elle-même pour avoir pactisé avec le diable au détriment du bien-être de la population malienne. Et, ils ont aussi fait de la gestion du Mali, un pillage à huit clos. Comme si ne suffisait pas, la politique est devenue une profession au Mali. Elle est devenue la courte échelle pour accéder aux richesses nationales et au privilège dans l’impunité totale.
Il est bon que les uns et les autres comprennent que cette mafia roule pour elle-même. Et le combat, malheureusement, qu’elle mène présentement, c’est pour leur progéniture. Elle se batte pour que les autorités de la transition tendent la perche à leurs enfants. Pour cela, rien ne sera épargné. Par l’abrogation de la charte des partis politiques, décision prise lors du Conseil des ministres du mercredi dernier, les démocrates-prédateurs viennent d’être sauvés de justesse. Non pas leur cri de détresse, mais pour le respect des textes.
Et ils auront toujours sur leur conscience que le Mali, Grand Malade de la sous-région, est la conséquence de leur gestion désastreuse. Ils ne se sont jamais investis pour que notre pays, après des années de dictature, retrouve le chemin du progrès.
Vont-ils présenter leur mea-culpa au peuple malien comme ils l’ont exigé à l’armée à la Conférence nationale de juillet-août 1991 ?
Yoro SOW
Inter De Bamako