Dangote renonce à investir dans ce qu’il appelle une « entreprise mafieuse »

Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique et président du groupe Dangote, a déclaré que la consommation quotidienne estimée de carburant au Nigeria était grandement exagérée, accusant le secteur pétrolier de corruption généralisée. 

 

Malgré le fait que le milliardaire nigérian ait récemment détaillé ses plans pour construire le plus grand port maritime du Nigeria afin d’étendre son conglomérat, lors d’une visite à la raffinerie de pétrole Dangote par les membres de Global CEO Africa, Dangote a expliqué que le secteur pétrolier est une industrie dans laquelle il hésite à entrer. 

 

C’est d’autant plus ironique que sa raffinerie entretient actuellement des liens étroits avec le secteur auquel il fait allusion.

Selon Dangote, le Nigéria n’utilise pas plus de 40 millions de litres de carburant par jour, malgré les chiffres officiels. 

 

La corruption au sein du secteur est la principale raison pour laquelle Dangote a décidé de garder son investissement loin de celui-ci. 

 

Il a déclaré que pendant la période des subventions à l’essence, plusieurs personnes ont volontairement gonflé les chiffres de consommation afin de drainer les fonds de l’État. 

 

Comme le rapporte le Punch , au quatrième trimestre 2024, l’Autorité nigériane de régulation du pétrole intermédiaire a affirmé que la période de Noël avait fait grimper la demande quotidienne d’essence à 50 millions de litres. 

 

Selon Farouk Ahmed, PDG de l’Autorité nigériane de régulation du pétrole en aval et en milieu de chaîne, la consommation quotidienne d’essence du pays à l’époque était comprise entre 45 et 50 millions de litres. 

 

La NMDPRA a révélé que le nombre est passé de 66 millions de litres par jour en 2023 à 50 millions de litres par jour après l’élimination de la subvention par le président Bola Tinubu. 

 

 

 

« Suite au retrait de la subvention par M. le Président, l’annonce du 29 mai 2023, nous avons immédiatement constaté une forte baisse de la consommation, et entre cette date et aujourd’hui, nous avons continué à faire plus ou moins 50 millions de litres. 

 

« Il s’agit d’une réduction considérable des volumes », a déclaré en février le directeur exécutif des systèmes de distribution, du stockage et des infrastructures de vente au détail de la NMDPRA, Ogbugo Ukoha. 

 

Néanmoins, Dangote a complètement réfuté les résultats du NMDPRA, affirmant qu’ils ne reflétaient pas avec précision la consommation quotidienne de carburant du Nigéria. 

Ce que Dangote a dit

 

 

 

Le milliardaire nigérian a indiqué que la consommation quotidienne de carburant du pays est d’environ 33 millions de litres, soit 17 millions de litres de moins que les chiffres du NMDPRA. 

 

Il a déclaré que le chiffre était gonflé puisque le produit était auparavant subventionné, jusqu’à 90 millions de barils à la fois, soulignant que le pays n’a pas beaucoup d’automobiles sur ses routes. 

 

« Les besoins en carburant du Nigéria, selon nos propres estimations, s’élèvent à 33 millions de litres par jour. Mais, comme il s’agissait d’un produit subventionné, les chiffres ont été gonflés, atteignant même 90 millions de litres à un moment donné. Or, nous ne disposons pas de ce nombre de véhicules. La consommation réelle est donc d’environ 33 millions de litres d’essence », a déclaré Dangote. 

 

Dangote a également révélé que l’industrie aéronautique nigériane utilise la plus petite quantité de carburant, 3 millions de litres par jour, en raison du fait qu’il n’y a pas beaucoup de vols. 

 

« Nous pensons donc qu’au total, 46 millions de litres (d’essence, de diesel et de kérosène) satisferaient les besoins de ces trois produits alors que nous allons produire 104 millions de litres par jour », a-t-il déclaré. 

 

Contrairement aux 14 millions de litres rapportés par le régulateur, le millionnaire a déclaré que seulement 10 millions de litres de carburant avaient été consommés. 

 

Il a déclaré que la raffinerie produirait 34 millions de tonnes de pétrole par an, dont 58 millions de litres seraient exportés. En réponse aux questions des 26 PDG de six pays africains, l’homme le plus riche d’Afrique a déclaré que le pétrole était une « mafia » dans laquelle il ne voulait pas s’impliquer.

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Source : afrikmag