Crise Mali-Algérie : Bamako dénonce les « contre-vérités » d’Alger et réaffirme ses accusations
Meguetan Infos

En réponse aux propos du ministre algérien des Affaires étrangères, la délégation malienne à l’ONU a vigoureusement dénoncé des « attaques personnelles et condescendantes » et défendu sa position sur l’incident du drone détruit en avril 2025. Bamako accuse Alger d’ingérences répétées et d’une action militaire préméditée.
La tension ne faiblit pas entre Bamako et Alger. À l’Assemblée générale des Nations Unies, la délégation du Mali a exercé un droit de réponse exceptionnel, pointant du doigt les propos jugés « grossiers » et « irrespectueux » du ministre algérien des Affaires étrangères.
« Par respect pour le décorum de cette auguste Assemblée, nous ne répondrons pas par des invectives », a déclaré le représentant malien, tout en accusant Alger de passer sous silence les véritables causes des tensions inédites entre les deux pays : des ingérences « intempestives et inacceptables » dans les affaires intérieures du Mali, alors que Bamako affirme avoir repris en main son propre processus de paix.
Au cœur du différend : la destruction d’un drone malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025. Selon Bamako, l’appareil de reconnaissance a été abattu par les forces algériennes. Quelques heures après l’incident, Alger avait publié un communiqué évoquant une « violation de son espace aérien sur deux kilomètres ».
Mais pour les autorités maliennes, cette version est intenable. Après enquête, Bamako affirme disposer de preuves « scientifiques et irréfutables » publiées dès le 6 avril 2025. Celles-ci démontreraient que le drone n’a jamais quitté l’espace aérien malien et que son épave a été retrouvée à 9,5 km de la frontière, bien à l’intérieur du territoire national.
« Comment expliquer qu’un drone abattu en Algérie aurait dérivé de 22 km pour s’écraser au Mali ? Les lois élémentaires de la physique rendent cela impossible », a insisté le représentant malien.
Au-delà de l’incident du drone, Bamako estime que le « silence coupable » d’Alger et son refus de coopérer confirment la préméditation d’une action hostile. Le ton est donné : le Mali entend défendre sa souveraineté face à ce qu’il considère comme une agression caractérisée et un prolongement des tensions régionales.
La Rédaction de Maliweb.net
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